Marguerite de Durand, pour l’équipe de Parlons Défense, a accepté de répondre à quelques questions concernant le nouveau site « jeunes » du Ministère de la Défense et la page Facebook associée.
Quels sont les principaux constats sur le lien armée-jeunesse à l’origine de la création du portail Parlons Défense et de la page Facebook associée ?
Le projet « Parlons Défense » est né d’un constat fait par le ministère de la Défense : alors que les valeurs de la Défense sont fortement compatibles avec les idéaux de la jeunesse, les jeunes ont en grande majorité une image de la Défense négative et en partie stéréotypée, liée principalement à une méconnaissance des sujets de Défense comme de l’institution.
La DICoD [Délégation à l'information et à la communication de la Défense, NdAGS] a donc souhaité lancer une initiative qui aurait pour but de faire évoluer positivement cette vision : elle a choisi de le faire sur l’incontournable Facebook (97 % des 13-25 ans sont inscrits sur Facebook…), et a confié à spintank la conception et l’animation d’une action sur ce réseau social.
D’une façon plus générale le lien entre l’Armée française et les jeunes citoyens a-t-il des spécificités par rapport à ce qui peut exister chez nos voisins européens ? Quelle image ont les jeunes de notre armée ?
Le jeune citoyen français a forcément un contact avec la Défense, au cours du parcours de citoyenneté. Parcours qui comprend 3 étapes : un enseignement de Défense en 3e, le recensement à 16 ans, et surtout la JDC, Journée Défense et Citoyenneté.
Mais cette JDC est perçue par les jeunes comme essentiellement axée sur le recrutement et ne parvient pas ou peu à créer de lien particulier entre les militaires et les jeunes.
Elle ne suffit donc pas à l’image de l’armée, plutôt négative donc, puisque une étude réalisée pour la DICoD en 2010 montre que les jeunes perçoivent la Défense en majorité comme :
- lointaine et distanciée- avec une actualité faite en dehors du territoire national ;
- impénétrable, marquée par le culte du secret ;
- peu attractive, associée à l’idée de la mort, de la difficulté physique et mentale par le manque de confort et l’excès de pouvoir.
Quelques points positifs émergent néanmoins puisque certains jeunes associent la Défense à la sécurité et la paix, à l’aide humanitaire et à la protection et aux valeurs de solidarité et de respect.
Quels sont les principaux objectifs poursuivis par le projet : recrutement, amélioration de l’image de l’armée, communication autour de la JDC, resserrement du lien armée-nation… ?
Le projet « Parlons Défense » souhaite reconnecter les jeunes et la Défense : en alliant pédagogie des sujets et discussion, et en allant sur un espace bien connu des jeunes, Facebook, il s’agit de faire passer la Défense d’un monde lointain à un monde proche.
« Parlons Défense » s’inscrit en plein dans le resserrement du lien armée-nation, et n’a aucune velléité de recrutement !
Quels sont les principaux indicateurs suivis pour mesurer le succès du projet ?
Le nombre de fans sur la page Facebook bien sûr, mais aussi la quantité et la qualité des échanges sur la page : la qualité de la participation est un bon indicateur d’intérêt et de compréhension – Or, c’est très encourageant car les échanges à ce jour sont quotidiens et demandent pour autant très peu de modération…
Comment ce portail s’insère-t-il dans la communication globale de l’Armée française vis-à-vis des jeunes citoyens, notamment la Commission armées-jeunesse ?
Comme vous le dites vous-même, Parlons Défense est un portail et a en cela un rôle de coordination et de diffusion de l’ensemble des productions du ministère à destination de la jeunesse.
L’équipe de Parlons Défense, coordonnée au sein de la DICoD, rencontre donc régulièrement les acteurs jeunesse du ministère pour récolter leurs travaux, diffuser leurs actualités, et, de manière générale, travailler ensemble sur la suite.
La page Facebook revêt naturellement un aspect participatif : les échanges se font-ils dans un seul sens ou alors attendez-vous des propositions de la communauté ainsi fédérée ?
Pour privilégier l’échange, le choix a été fait sur « Parlons Défense » de laisser la page Facebook ouverte à toutes discussions, dans la limite d’une charte de modération, bien sûr.
Les fans peuvent commenter les publications de « Parlons Défense », mais également poster leurs propres messages – textes, images ou vidéos – sur le mur ou encore lancer les discussions de leur choix dans l’onglet « Discussions ».
La communauté a donc tout loisir de proposer des sujets d’échange…
Y a-t-il des initiatives similaires à l’étranger qui ont servi d’inspiration, comme par exemple le site myfuture.com du DoD américain ?
Un benchmark à l’étranger a été fait en début de projet, surtout pour comprendre ce que faisaient les ministères de la Défense étrangers sur Facebook, mais on ne peut pas vraiment parler d’inspiration directe puisque les initiatives étrangères à destination des jeunes sont faites pour l’instant dans un but de recrutement plus que d’opinion.
Le projet « Parlons Défense » prévoit-il d’autres initiatives dans un futur plus ou moins proche ?
L’équipe de Parlons Défense croit au web mais également à l’échange terrain-web !
L’équipe sera donc présente sur le stand Défense de la DICoD au salon du Bourget [du 20 au 26 juin 2011, NdAGS] pour présenter à tous les jeunes visiteurs le projet : ceux qui le souhaiteront pourront prolonger leur visite sur Facebook.