Les officiers militaires chinois ne sont plus les bienvenus sur le sol indien ! Cependant, ce sont les premiers qui auraient commencé (bouh les vilains !) en refusant un visa au général B.S. Jaswal, qui devait se rendre en Chine pour des discussions bilatérales.
Bien sûr des deux côtés on insiste sur le fait que cet incident n'est pas de nature à détériorer les liens qui existent entre les deux pays, notamment dans le domaine de la sécurité et de la défense.
Après tout, les deux pays les plus peuplés du monde, qui d'ici un demi-siècle devraient être (si les tendances actuelles se maintiennent), malgré les grandes différences de leurs modèles respectifs, les deux premières puissances économiques mondiales, ne sont-ils pas destinés à s'entendre au niveau stratégique ? Comme M. Singh l'a suggéré en 2005, "ensemble, l'Inde et la Chine pourraient redessiner l'ordre mondial".
Oui mais (car redessiner l'ordre mondial ensemble ne veut pas automatiquement dire redessiner un ordre mondial dans lequel on est ensemble du même côté)...
- il est de notoriété publique que l'Inde se sent très concernée par la montée en puissance de l'armée et de la défense chinoises, que l'on sait avoir un sens très extensif au sein de l'Empire du Milieu (Chine : le retour de la guerre du peuple)
- la Chine, en s'appuyant notamment sur le Pakistan (et auquel elle apporterait une aide certaine dans l'équipement et technologie militaire), joue quand même un peu la stratégie du containment (elle qui s'estime, plus ou moins à juste titre, victime du même mauvais coup de la part des USA) par le biais en particulier du collier de perles
- les deux géants asiatiques et leurs frontières communes, c'est une longue histoire de non-amour, avec faut-il le rappeler un conflit ouvert (quoique bref) en 1962, et un conflit larvé qui dure encore aujourd'hui. L'épisode des visas en est un symptôme
- les opinions publiques, notamment du côté chinois qui manie le nationalisme comme une arme sur la scène internationale, ont des idées assez tranchées (voir ici ou là) sur le camp d'en face
- entre les deux économies énergivores, la compétition pour les ressources naturelles pourrait s'accentuer (sachant que d'autres grandes puissances sont également dans la danse)
- installation de bases et amélioration des réseaux routiers dans la zone frontalière
- stationnement de Su-30MKi, possibles vecteurs du feu nucléaire
- remise à niveau de la défense insulaire (L'Inde muscle sa défense insulaire face à la Chine)
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