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jeudi 3 décembre 2009

Vente du Mistral à la Russie : ça temporise ?

Lors de son rapide séjour à Paris du 27 novembre dernier, Vladimir Poutine a indiqué que la décision d'achat du BPC Mistral par la Russie (1 construit en France et 4 en Russie sous licence) n'était pas encore prise :

Nous n'avons encore rien décidé sur l'achat du Mistral

Alors que la partie française s'affiche optimiste, sans préciser l'avancement exact des discussions :

Je vous confirme que nous examinons une demande officielle du gouvernement russe

Du côté de Moscou, le partie de bluff est bien lancée. Ainsi si un conseiller du Premier Ministre indique que

le Mistral n'est pas la question la plus importante à l'agenda franco-russe. Ce n'est pas comme si le contrat était sur le point d'être signé. Nous en sommes au stade du rassemblement d'informations...

...le vice-premier ministre, Igor Setchine, veut croire à une solution locale :

Au lieu d'acheter un porte-hélicoptères français de type Mistral, la Russie pourrait construire elle-même un bâtiment analogue. Nous sommes en mesure de construire des bateaux de ce genre.

Le Mistral

crédits : meretmarine.com

Quant à l'OTAN, son porte-parole affirme qu'elle n'a pas d'avis officiel sur cette vente potentielle :

L'OTAN ne possède pas de point de vue officiel sur ce problème. Nous sommes au courant des négociations menées. La Russie est un partenaire de l'Alliance et la France en est membre. Nous n'avons aucun doute que si ce marché est conclu, il le sera dans le respect de tous les engagements douaniers

La Géorgie se montre beaucoup plus inquiète, par la voix de son Ministre des Affaires étrangères Grigol Vachadze :

Tout le monde est très inquiet dans la région. Il s'agit d'un navire de dernière génération pouvant accueillir, si je me rappelle bien, 16 hélicoptères d'assaut, 900 soldats, 16 véhicules blindés. Où irait un tel navire ? Pas dans la Baltique contre la Finlande, ni dans le Pacifique contre le Japon ou la Chine. Tout le monde sait que ce serait dans la mer Noire, contre l'Ukraine et la Géorgie

Pour rappel, les marines du Nord et du Pacifique sont précisément celles qui devraient officiellement être équipées du BPC si l'affaire se conclut.

L'Estonie, membre de l'UE entretenant des rapports plutôt tendus avec Moscou, avait déjà exprimé des réserves :

Nous allons demander à la France des informations sur ce contrat et le sujet sera aussi examiné par le groupe de travail chargé des biens stratégiques au sein de l'Union européenne


Pendant ce temps-là, Ria Novositi, sur son portail anglophone, cite l'Amiral Vyacheslav Popov qui lui se montre inquiet sur l'avenir à horizon 2015 sur les capacités de la flotte russe si rien ne bouge :

If the current situation [with shipbuilding] remains unchanged, we will face a grand-scale removal of ocean-going warships from service with the Russian Navy by 2015 and, as a result, a sharp decrease in its combat capabilities

Ceci ne dit toujours pas si le Mistral sera exporté avant le Rafale...


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