Dans l'ouvrage déjà mentionné ici Chine, la grande séduction, Barthélémy Courmont évoque l'esprit apolitique des jeunes générations chinoises, extrêmement focalisées sur leur carrière, aux instincts nationalistes facilement manipulables par un régime qui s'y retrouve.
Je voudrais apporter ici un petit témoignage personnel. La première fois que j'ai débarqué en Chine, c'était pratiquement il y a un millénaire, je fus effectivement frappé par deux choses :
1 - La plupart des étudiants que j'ai rencontrés, et même certains (jeunes) professeurs d'université, n'avaient une vision que très partielle (voire quasi inexistante) de la façon dont ils étaient gouvernés. Et ceci à tous les niveaux, du plus local au plus haut sommet de l'état. Avec en toile de fond un intérêt porté à la chose publique lui aussi fortement limité. Évidemment, en France ou dans n'importe quel pays, la politique (au sens premier du terme, sans parler nécessairement de la dimension purement politicienne) n'est pas nécessairement le centre d'intérêt premier de la population et notamment des plus jeunes. Cependant, j'ai rarement vu une telle dépolitisation, couplée à une focalisation intense sur le "business", le travail et la réussite à tout prix.
2 - L'absolue certitude que la Chine allait devenir la première puissance mondiale et ses habitants les "maîtres" du globe était très fréquemment et très profondément enfouie dans la tête de mes interlocuteurs. La fierté nationale extrêmement forte, si elle entraînait des commentaires passionnés sur les relations internationales, semblait au contraire aplanir toute velléité de commenter la situation chinoise. Tiananmen semble bien loin... d'autant que l'arrivée prochaine aux affaires des générations de "petits empereurs", habitués à être le centre (lourd fardeau !) de leur petit monde, pourrait avoir quelque conséquence.
Il s'agit évidemment là de deux leviers sur lesquels joue le régime de Beijing pour asseoir sa puissance à la fois à l'intérieur de ses frontières mais également à l'extérieur. Pendant ce temps, le Zhongzubu (中组部), le Département de l'Organisation du Comité Central du PCC, s'occupe de nommer les responsables politiques chinois, mais également les patrons des grandes entreprises d'état et plus globalement la très grosse majorité des leaders du pays.
1 - La plupart des étudiants que j'ai rencontrés, et même certains (jeunes) professeurs d'université, n'avaient une vision que très partielle (voire quasi inexistante) de la façon dont ils étaient gouvernés. Et ceci à tous les niveaux, du plus local au plus haut sommet de l'état. Avec en toile de fond un intérêt porté à la chose publique lui aussi fortement limité. Évidemment, en France ou dans n'importe quel pays, la politique (au sens premier du terme, sans parler nécessairement de la dimension purement politicienne) n'est pas nécessairement le centre d'intérêt premier de la population et notamment des plus jeunes. Cependant, j'ai rarement vu une telle dépolitisation, couplée à une focalisation intense sur le "business", le travail et la réussite à tout prix.
crédits : ninjatales
2 - L'absolue certitude que la Chine allait devenir la première puissance mondiale et ses habitants les "maîtres" du globe était très fréquemment et très profondément enfouie dans la tête de mes interlocuteurs. La fierté nationale extrêmement forte, si elle entraînait des commentaires passionnés sur les relations internationales, semblait au contraire aplanir toute velléité de commenter la situation chinoise. Tiananmen semble bien loin... d'autant que l'arrivée prochaine aux affaires des générations de "petits empereurs", habitués à être le centre (lourd fardeau !) de leur petit monde, pourrait avoir quelque conséquence.
Il s'agit évidemment là de deux leviers sur lesquels joue le régime de Beijing pour asseoir sa puissance à la fois à l'intérieur de ses frontières mais également à l'extérieur. Pendant ce temps, le Zhongzubu (中组部), le Département de l'Organisation du Comité Central du PCC, s'occupe de nommer les responsables politiques chinois, mais également les patrons des grandes entreprises d'état et plus globalement la très grosse majorité des leaders du pays.
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