Le SIPRI a publié la semaine dernière son Yearbook 2009, faisant notamment la part belle aux dépenses militaires mondiales. Sans surprise, et comme l'an dernier, elles sont en augmentation, avec comme traits marquants, au-delà de la première place des Etats-Unis, une forte poussée des Chinois et un retour en force des Russes. D'un montant total de 1464 milliards de dollars, soit +45% en dix ans, le budget de défense global représente 2,4% du PIB mondial et 217 dollars par être humain.
L'institut suédois présente la "guerre contre le terrorisme" comme l'une des principales causes de la forte croissance de ces dernières années, car elle a entraîné de nombreux pays à revoir leur approche globale de défense et de sécurité. Et également à adopter une conception fortement militarisée de la chose...
Les USA en pôle position
Ainsi donc les États-Unis sont les plus dépensiers, avec près de 41% du total (soit plus que tous leurs principaux suivants réunis). Il faut dire que depuis 2001 et l'arrivée de G.W. Bush, le budget annule du DoD est passé de moins de 300 milliards de dollars à plus de 600 milliards ! On peut noter le creusement concomitant du déficit public US. Et alors que le Congrès tablait sur un coût de l'intervention en Irak de l'ordre de 45 milliards de dollars, il en a coûté plus de 600 à l'heure actuelle, soit plus de 12 fois l'estimation ! Mais il faut dire qu'à l'époque "on" n'avait pas imaginé une stabilisation si longue, complexe et heurtée : les calculs prenaient pour hypothèse un mois de combat et même pas trois mois de présence une fois la "guerre" finie (un autre chiffrage, issu de la Maison Blanche, avait quant à lui 200 milliards pour borne supérieure). Si l'on ajoute l'Afghanistan et autres, c'est près de 800 milliards de dollars que le contribuable américain a déboursé depuis le début de la War on Terror.
Des pays qui poussent derrière
Russie et Chine ont triplé leurs dépenses budgétaires en dix ans, cette dernière se plaçant même, une première, en deuxième position (juste) devant la France et le Royaume-Uni avec 42 milliards de dollars. Mais après tout, comme déjà souligné ici l'an dernier, cette hausse ne fait que suivre celle du PIB, bien aidée par les aspirations de l'Empire du Milieu à devenir un géant mondial. Bien sûr, les chiffres concernant la Chine sont à prendre avec des pincettes.
Ailleurs, on note que l'Algérie connaît la plus forte augmentation africaine avec un budget 2008 de 5, 2 milliards de dollars. La hausse est également importante pour le Brésil, l'Inde, la Corée du Sud et Taïwan. L'Irak quant à lui connaît un bon de 133% entre 2008 et 2007, principalement dû au fait qu'auparavant, les USA finançaient une part énorme de l'effort irakien.
A noter que parmi les grandes puissances, seuls l'Allemagne et le Japon, comme par hasard les principaux perdants de la 2ème guerre mondiale, n'ayant plus depuis de grandes armées, voient leur budget de défense diminuer sensiblement depuis 1999. Et il convient d'ajouter que l'Europe de l'Ouest et Centrale est la seule zone qui voit ses dépenses stagner, avec un petit +5% sur la dernière décennie.
Enfin, chiffre intéressant, les ventes d'armes réalisées par les 100 plus gros defense contractors en 2007 se sont élevées à 347 milliards de dollars, Boeing se taillant la part du lion avec 30,5 milliards. D'ailleurs, les 20 plus gros industriels de défense sont tous américains ou européens.
L'institut suédois présente la "guerre contre le terrorisme" comme l'une des principales causes de la forte croissance de ces dernières années, car elle a entraîné de nombreux pays à revoir leur approche globale de défense et de sécurité. Et également à adopter une conception fortement militarisée de la chose...
Les USA en pôle position
Ainsi donc les États-Unis sont les plus dépensiers, avec près de 41% du total (soit plus que tous leurs principaux suivants réunis). Il faut dire que depuis 2001 et l'arrivée de G.W. Bush, le budget annule du DoD est passé de moins de 300 milliards de dollars à plus de 600 milliards ! On peut noter le creusement concomitant du déficit public US. Et alors que le Congrès tablait sur un coût de l'intervention en Irak de l'ordre de 45 milliards de dollars, il en a coûté plus de 600 à l'heure actuelle, soit plus de 12 fois l'estimation ! Mais il faut dire qu'à l'époque "on" n'avait pas imaginé une stabilisation si longue, complexe et heurtée : les calculs prenaient pour hypothèse un mois de combat et même pas trois mois de présence une fois la "guerre" finie (un autre chiffrage, issu de la Maison Blanche, avait quant à lui 200 milliards pour borne supérieure). Si l'on ajoute l'Afghanistan et autres, c'est près de 800 milliards de dollars que le contribuable américain a déboursé depuis le début de la War on Terror.
Des pays qui poussent derrière
Russie et Chine ont triplé leurs dépenses budgétaires en dix ans, cette dernière se plaçant même, une première, en deuxième position (juste) devant la France et le Royaume-Uni avec 42 milliards de dollars. Mais après tout, comme déjà souligné ici l'an dernier, cette hausse ne fait que suivre celle du PIB, bien aidée par les aspirations de l'Empire du Milieu à devenir un géant mondial. Bien sûr, les chiffres concernant la Chine sont à prendre avec des pincettes.
Ailleurs, on note que l'Algérie connaît la plus forte augmentation africaine avec un budget 2008 de 5, 2 milliards de dollars. La hausse est également importante pour le Brésil, l'Inde, la Corée du Sud et Taïwan. L'Irak quant à lui connaît un bon de 133% entre 2008 et 2007, principalement dû au fait qu'auparavant, les USA finançaient une part énorme de l'effort irakien.
A noter que parmi les grandes puissances, seuls l'Allemagne et le Japon, comme par hasard les principaux perdants de la 2ème guerre mondiale, n'ayant plus depuis de grandes armées, voient leur budget de défense diminuer sensiblement depuis 1999. Et il convient d'ajouter que l'Europe de l'Ouest et Centrale est la seule zone qui voit ses dépenses stagner, avec un petit +5% sur la dernière décennie.
Enfin, chiffre intéressant, les ventes d'armes réalisées par les 100 plus gros defense contractors en 2007 se sont élevées à 347 milliards de dollars, Boeing se taillant la part du lion avec 30,5 milliards. D'ailleurs, les 20 plus gros industriels de défense sont tous américains ou européens.
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Voir aussi :
2 commentaires:
Le SIPRI compte il l'inflation dans ses calculs ? Ex : Augmentation prévue de 4 % du budget du DoD US cette année, mais si on retranche l'inflation, cela fait du 2 % net.
Les chiffres tiennent compte de l'inflation ("reals terms" comme indiqué sur leur site)
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