Après Thales (voir mon post de la semaine dernière), Saab a également annoncé vouloir réduire sa dépendance au secteur de la défense au profit de la sécurité.
Le groupe basé à Stockholm (environ 2G€ de chiffre d'affaires), emblématique de l'industrie de défense suédoise (avec Bofors), fabricant du célèbre Gripen, cherche donc aussi à se positionner sur un marché très porteur, lui permettant notamment d'être plus présent à l'export. Une nouvelle entité, spécifiquement consacrée à la sécurité pour le marché civil (qui compte aujourd'hui pour environ 8% de son activité), va être créée.
L'offre de celle-ci va intégrer :
- des produits et systèmes de sécurité pour les infrastructures critiques (notamment centrales nucléaires, aéroports...) mais aussi les frontières et zones urbaines
- des produits et systèmes de "safety" (sûreté de fonctionnement) : transports en commun, trafic aérien...
- des équipements de lutte contre les catastrophes (incendies)
- des prestations de conseil en sécurité
Que dire de tout cela ?
- Il s'agit d'une stratégie logique de la part d'une entreprise privée cherchant des relais de croissance, dans un contexte de stagnation des débouchés purement militaires
- Il apparaît de plus en plus urgent d'introduire une coopération réelle au niveau européen, au travers de l'Agence Européenne de Défense, afin de définir des priorités partagées en termes de R&D, applications nécessaires et de permettre une concertation sur les domaines à privilégier par chacun (et les règles du jeu à respecter, en ce qui concerne l'attribution de marchés, le transfert de technologie intra-européen)...
- ...sous peine de voir de nombreux groupes (continuer à) se faire concurrence sur les mêmes marchés, se développer sans aiguillon des puissances publiques (qui deviendra de plus en plus faible si les entreprises dépendent moins des programmes militaires), et au final amoindrir l'indépendance de la défense européenne vis-à-vis d'industriels extérieurs à la communauté
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