Les meilleurs ennemis, vise, comme l'indique son sous-titre à retracer l'histoire des relations entre les Etats-Unis et le Moyen-Orient (étendu au Maghreb) depuis la création de l'actuelle plus grande puissance mondiale, c'est-à-dire la fin du XVIIIe siècle.
Ce premier tome, plus roman graphique que bande dessinée, insiste sur trois temps forts :
- la guerre contre le pacha de Tripoli au début du XIXème siècle, à une époque où l'armée américaine compte un millier d'hommes
- l'accord entre le président Roosevelt et le roi d'Arabie Saoudite Ibn Saoud au début des années 1940 (première réelle incursion des USA en Arabie pour des raisons pétrolières)
- la fameuse Opération Ajax ayant abouti en 1953 au départ du premier ministre iranien Mossadegh, coupable d'avoir voulu nationaliser l'AIOC
En parallèle de la montée en puissance américaine, on assiste en miroir à la perte irrémédiable d'influence des Français et des Britanniques dans la région. Sans céder à l'antiaméricanisme (à la différence d'Une histoire populaire de l'Empire américain), les auteurs égratignent les différents protagonistes (qu'ils soient européens, américains, arabes ou iraniens) en exposant, certes en simplifiant un peu, leurs motivations et travers. Où le fait que Khomeini, alors jeune mollah, fut l'allié objectif des Américains en dénonçant le gouvernement de Mossadegh, se rappelle à notre bon souvenir.
A noter cependant, dès la première page du livre, une incroyable erreur : Gilgamesh d'Uruk (utilisé ici comme une parabole), cela ne remonte pas à 2400 ans mais à 2700 avant JC.
2 commentaires:
"la guerre contre le pacha de Tripoli au début du XVIIIème siècle, à une époque où l'armée américaine compte un millier d'hommes"
Fin XVIIIe-début XIXe plutôt non ?
Tout à fait, je corrige !
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