Signalé par Laurent H., un petit article de Nick Murray publié sur le blog de l'US Army Combined Arms Center et intitulé "Do we correctly measure success in wars? A lesson for Afghanistan" part du paradoxe apparent qui veut qu'un certain nombre des plus grands généraux des deux derniers siècles, ayant pourtant remporté de belles batailles, comme Napoléon, Massena, Lee, Rommel ou Ludendorff se sont tout de même retrouvés du côté des perdants à la fin :
What then makes us think of them as great? What normal measure of success includes ultimate failure?
D'un autre côté, souligne l'article, la défaite lors de certaines batailles a pu rapprocher de la victoire finale :
On the other hand, a tactical failure that does fit with the bigger picture is more useful than a brilliant success that does notC'est tout le problème de l'alignement entre tactique, opérationnel et stratégique. Un grand pas n'est pas toujours un grand pas dans la bonne direction. Bien évidemment, il est plus difficile de discerner, même a posteriori, l'apport qu'a pu constituer un échec apparent, ou même le recul entraîné par une victoire sur le terrain.
La fin de l'article me paraît un peu rapide...tout ces rappels historiques pour en conclure simplement qu'en Afghanistan, l'important n'est pas tant de détruire l'adversaire que de l'empêcher de continuer le combat (selon la célèbre citation de Carl von C.)
Cela me fait penser à l'analyse tout à fait intéressante de la bataille de l'Atlantique (2ème Guerre Mondiale) que Bernard Schnetlzer nous propose dans son ouvrage La guerre intelligente. Partant de la lutte technologique entre glaive et bouclier, il élève le débat au niveau opérationnel puis stratégique pour en conclure que dès son déclenchement par la Kriegsmarine, et malgré ses succès initiaux, elle était vouée à l'échec (certes, c'est plus facile à dire aujourd'hui).
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