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vendredi 8 janvier 2010

Pour la réhabilitation de l'HUMINT

Pour finir la semaine, juste une petite remarque.

L'attentat manqué contre le vol Amsterdam-Detroit devrait normalement offrir de larges débouchés aux fabricants de scanners corporels, occasionnant des coûts énormes et compliquant potentiellement les processus d'embarquement (n'est-ce pas in fine l'un des buts poursuivis par les terroristes ?), sans parler des problèmes évoqués d'atteinte à la vie privée voire de discriminations. Pour des résultats qui restent à prouver sur le long terme.

On peut aussi espérer, modestement, qu'il contribue à réhabiliter la composante humaine du renseignement, au détriment du tout technologique :
  • En l'espèce le père de l'aspirant kamikaze avait alerté dès novembre les services de sécurité, notamment la CIA, sur la dangerosité potentielle de son fils. Mais l'information n'a pas vraiment circulé entre les agences concernées... des problèmes de communication ?
  • On semble découvrir, pour la énième fois, que le plus difficile et le plus important n'est pas forcément de collecter des tonnes de données provenant de millions de sources et capteurs au moyen d'usines à gaz techniques mais plutôt de savoir sélectionner, filtrer, croiser, analyser l'information pertinente et la transmettre aux décideurs adéquats en temps voulu. Et ceci, ça nécessite un peu d'intelligence humaine.
L'adaptation à l'asymétrie, ça ne doit pas uniquement s'appliquer aux IED...

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7 commentaires:

ZdI a dit…

Je me permet un petit commentaire.

Le 11 septembre a fait fleurir l'idée selon laquelle l'HUMINT était la discipline reine et que les autres sources étaient presque secondaires.

Les USA doivent faire face au quotidien à une quantité énorme de menaces (réelles ou non), tout en restant ouverts aux échanges et aux migrations. Le nombre d'agents étant limité, les systèmes prennent le relais. Si la CIA devait sonner l'alarme à chaque fois qu'un père de famille s'inquiète pour son fils, la situation serait intenable. Oui, cet exemple constitue une forme d'erreur, mais il n'est pas certain que plus de ressources humaines aurait conduit à un dénouement différent.

D'autre part, les services français qui mettent systématiquement en avant le renseignement humain (à défaut de grand moyens technologiques), ont procédé récemment à l'arrestation d'un individu présumé lié à Al-Qaïda, grâce à un renseignement fourni par les Américains et obtenu par une interception COMINT. La presse britannique a indiqué que l'homme s'intéressait à des infrastructures sensibles et avait en tête un attentat de grande ampleur.

L'HUMINT présente aussi des risques et l'incident de la FOB Chapman l'a rappelé. Pas de silver bullet en matière de renseignement.

Mes deux centimes. ;)

Romain Mielcarek a dit…

Le général Michael Flynn, chef du renseignement militaire à Kaboul va dans ce sens également dans un rapport qu'il a publié en début de semaine.

Il reproche notamment aux agences civiles de trop se reposer sur les hautes technologies et pas assez sur le renseignement humain.

SD (pour convaincre) a dit…

Bonsoir,
La guerre des chapelles est nuisible, surtout en matière de renseignement. La recherche doit être multicapteurs et l'exploitation toutes sources http://www.cdef.terre.defense.gouv.fr/publications/doctrine/doctrine09/version_fr/libre_reflex/art04.pdf
La force qualitative d'un service de renseignement réside en grande partie dans la complémentarité, dans la diversification et dans l'évaluation des sources. Il faut jouer sur les atouts de chaque manière d'élaborer du renseignement. "Etre sourd et/ou aveugle est un handicap par rapport à celui qui entend bien et qui voit bien..."
La manière d'avoir du renseignement est anecdotique au regard du résultat mais pas au regard des investissements et des rapports de pouvoir, d'où ce "mythe" du Humint nécessaire pour contrer le tout techno...
En définitive, un bon équilibre est nécessaire ce qui est la conclusion de ton billet. Il faut de tout pour faire un monde.
A bientot

SD a dit…

Un petit complément : la qualité d'un renseignement technique est dans la qualité des hommes qui y servent, au moins autant que de celle des machines. L'un n'est pas pertinent sans l'autre.

JGP a dit…

Merci pour vos commentaires.

Il ne s'agit évidemment pas de nier les apports de la technologie ni d'opposer technologie et humain.

En fait, plus que "HUMINT",c'est le concept de "chaînon humain" qui me semble important (mais quand on écrit un article en 5 minutes montre en main, on fait quelques raccourcis) à équilibrer dans le cycle du renseignement.

Anonyme a dit…

L'HUMINT ne peut pas se faire comme il y a 150 ans car les nouvelles technologies ont faites evolue l'homme, medium de l information pour l'HUMINT.

En ce sens les agences ont raison de rapprocher les deux informations, technologie&RH.

Maintenant je souhaite mettre en lumiere la face cachee de l'HUMINT car lorsque les E.u affirment refaire de l'HUMINT ils font aussi Guanto et cie.
C'est ca aussi l'HUMINT, du travail sur le cerveau humain et pas sur que tt le monde soit assez resistant pour survivre a deux voir plus retournements.

Thibault Lam001 a dit…

Je me permet aussi un tout petit commentaire. Ces affaires de renseignement m'inspire assez une question. On parle de différentes agences qui ne se parlent pas. Aux Etats-Unis c'est environ 26 agences de renseignement très diverses et 100 milliards de dollar de budget.

On comprend cette diversité, les marins et aviateur n'ont pas les mêmes choses à surveiller. La guerre économique suppose d'autres recherches.

Mais, là où je m'interroge c'est en ce qui concerne le "Balargone". D'un côté on veut pousser l'interarmisation des forces en réunissant la tête de l'armée françaises dans un bâtiment. De l'autre côté on a des problèmes éternel, au moins depuis le 11 septembre. On ne croise pas les renseignement nous dit-on. Ne serait-ce pas là le besoin impérieux d'un bâtiment "unique" ? Un bâtiment qui grouperait les têtes de toutes les agences françaises. Un endroit où arriverait toutes les données brutes et où des analystes aurait une version décloisonner.

Les Etats-Unis ont même mis un outil novateur à la CIA : un facebook du renseignement. Chaque agent est catalogué comme on s'y attend et affiche ses "connaissances".

L'interarmisation est peut être porteuse de progrès dans le renseignement. Imaginez, un réceptacle centrale à Paris de tout les renseignements collectés. Un réseau virtuel pour trouver rapidement qui sait quoi. Des analystes ayant une vision décloisonné.