Faisant suite à son précédent article sur le programme nEURON visant à mettre au point un démonstrateur européen d'UCAV, Thibault Lamidel aborde ici la problématique de l'utilisation de drones aériens de combat au sein de l'aéronavale. Comme à l'accoutumée, ses propos n'engagent que lui.
***
Mise en oeuvre depuis un porte-avions
Les programmes américains X-45 et X-47 pourraient renverser la donne aéronavale dans un futur plus ou moins proche. Les deux, aujourd'hui terminés, ont eu pour objectif de mettre au point le décollage depuis et l'appontage sur un porte-avions. L'ambition est grande, la tâche ardue. Mais sans aucun doute la chose sera un jour réalisée. Ces deux programmes préfigurent peut-être les futurs drones embarqués qui seront autonomes pour décoller et apponter. Et une flexibilité nouvelle des groupes aéronavals.
Quel intérêt opérationnel ?
Le développement de ces deux UCAV a notamment porté sur la capacité de décollage et l'appontage depuis un porte-avions américain, donc un navire qui fait 335m de long en moyenne. Toutefois, leur petit gabarit (classe des 2 tonnes) laisse à penser qu'ils pourraient décoller depuis beaucoup plus léger, plus court. Par exemple depuis un LHD ou un BPC ? C'est cette capacité précise qui placerait l'aéronavale à un tournant. Des navires comme le Mistral pourraient devenir un jour des « porte-drones ». Les BPC possèdent les installations aéronautiques et de commandement nécessaires.
Ainsi, quand le Mistral lancerait sa batellerie à l'assaut des plages, les premiers pas des fantassins seraient appuyés par des hélicoptères Tigre. Les drones viendraient combler des lacunes capacitaires. Des capacités air-air permettraient d'assurer la supériorité aérienne depuis le seul Mistral. Et si besoin était, un appui plus lourd (que celui mis en oeuvre par les Tigre) serait possible par les drones.
Intérêt des capacités air-air
C'est là que le bât blesse. Le programme européen nEURON n'ambitionne pas de réaliser cette capacité aéronavale. Tout comme le démonstrateur ne vise pas (encore) à développer des capacités air-air. C'est pourtant dans une certaine mesure imaginable. Sans faire de science-fiction, un drone comme le nEURON dispose de par sa furtivité et sa petite taille d'une discrétion très grande. Il aurait un avantage sur bon nombre de radars adverses. C'est cette caractéristique qui lui permettrait de faire de la supériorité aérienne sans tomber dans le travers hollywoodien.
Rennaissance des porte-avions d'escorte ?
Il ne serait plus nécessaire alors de disposer d'avion STOVL (Short Take Off Vertical Landing). Le représentant le plus célèbre de cette catégorie d'appareils étant le Harrier américano-britannique. Cette appareil peut opérer « verticalement ». Mais ce n'est pas sans conséquence sur les capacités de la machine qui est un compromis technique parfois très limité (vitesse et rayon d'action). Mais un UCAV pourrait venir faire sauter cette limite technique. L'absence de pilote humain et la taille plus réduite lui permettraient d'opérer tel un avion classique depuis des plates-formes navales plus petites.
On l'a dit, cette perspective serait rendue possible par son petit gabarit. Les porte-avions d'escorte si désirés (par l'amiral américain Zumwalt) seraient d'une certaine manière réalisables. La puissance aérienne d'une marine pourrait se diffuser de façon beaucoup plus aisée à travers le monde. Et elle serait plus simple à mettre en oeuvre, notamment pour les conflits de faible intensité. La Côte d'Ivoire a rappelé le besoin de garder la supériorité aérienne. Un navire comme le Mistral disposerait d'une capacité de frappe plus lointaine que ce que peuvent faire les hélicoptères et de moyen de lutte aérien. Deux choses dont il ne dispose pas seul. Son éventail d'action serait des plus complets. La marine nationale n'aurait plus une ou deux plates-formes mais bien cinq ou six.
Intérêt pour les porte-avions classiques
Ce genre d'appareils serait par définiton aussi bien utile à des BPC qu'à des porte-avions classiques. Le drone peut intervenir pour des missions qualifiées de difficiles. On pense bien sûr à la lutte contre les dispositifs aériens où la furtivité et leur perte moins dramatique que celle d'un avion avec pilote feront des drones des adversaires redoutables.
"Dassault ne cachait pas qu'il verrait bien un nEUROn (ou son successeur) être télépiloté à partir d'un Rafale biplace "
Il est bien difficile de prévoir aujourd'hui l'articulation futur entre avion de chasse et UCAV. Cependant, on peut même imaginer, comme le laisser penser le dessin d'artiste d'introduction (à mettre en illustration ?) que le Rafale lui-même pourrait mener une meute de deux ou trois UCAV. Ces derniers seraient présents pour accomplir leur mission de bombardement sur les cibles difficiles. Le Rafale assurant la sécurité aérienne des drones. Ou encore, on peut imaginer des drones porteurs d'un missile Exocet chacun. Le Rafale serait là pour assurer leur guidage final sans jamais dévoiler sa position...
Les programmes américains X-45 et X-47 pourraient renverser la donne aéronavale dans un futur plus ou moins proche. Les deux, aujourd'hui terminés, ont eu pour objectif de mettre au point le décollage depuis et l'appontage sur un porte-avions. L'ambition est grande, la tâche ardue. Mais sans aucun doute la chose sera un jour réalisée. Ces deux programmes préfigurent peut-être les futurs drones embarqués qui seront autonomes pour décoller et apponter. Et une flexibilité nouvelle des groupes aéronavals.
Quel intérêt opérationnel ?
Le développement de ces deux UCAV a notamment porté sur la capacité de décollage et l'appontage depuis un porte-avions américain, donc un navire qui fait 335m de long en moyenne. Toutefois, leur petit gabarit (classe des 2 tonnes) laisse à penser qu'ils pourraient décoller depuis beaucoup plus léger, plus court. Par exemple depuis un LHD ou un BPC ? C'est cette capacité précise qui placerait l'aéronavale à un tournant. Des navires comme le Mistral pourraient devenir un jour des « porte-drones ». Les BPC possèdent les installations aéronautiques et de commandement nécessaires.
Ainsi, quand le Mistral lancerait sa batellerie à l'assaut des plages, les premiers pas des fantassins seraient appuyés par des hélicoptères Tigre. Les drones viendraient combler des lacunes capacitaires. Des capacités air-air permettraient d'assurer la supériorité aérienne depuis le seul Mistral. Et si besoin était, un appui plus lourd (que celui mis en oeuvre par les Tigre) serait possible par les drones.
Intérêt des capacités air-air
C'est là que le bât blesse. Le programme européen nEURON n'ambitionne pas de réaliser cette capacité aéronavale. Tout comme le démonstrateur ne vise pas (encore) à développer des capacités air-air. C'est pourtant dans une certaine mesure imaginable. Sans faire de science-fiction, un drone comme le nEURON dispose de par sa furtivité et sa petite taille d'une discrétion très grande. Il aurait un avantage sur bon nombre de radars adverses. C'est cette caractéristique qui lui permettrait de faire de la supériorité aérienne sans tomber dans le travers hollywoodien.
Rennaissance des porte-avions d'escorte ?
Il ne serait plus nécessaire alors de disposer d'avion STOVL (Short Take Off Vertical Landing). Le représentant le plus célèbre de cette catégorie d'appareils étant le Harrier américano-britannique. Cette appareil peut opérer « verticalement ». Mais ce n'est pas sans conséquence sur les capacités de la machine qui est un compromis technique parfois très limité (vitesse et rayon d'action). Mais un UCAV pourrait venir faire sauter cette limite technique. L'absence de pilote humain et la taille plus réduite lui permettraient d'opérer tel un avion classique depuis des plates-formes navales plus petites.
On l'a dit, cette perspective serait rendue possible par son petit gabarit. Les porte-avions d'escorte si désirés (par l'amiral américain Zumwalt) seraient d'une certaine manière réalisables. La puissance aérienne d'une marine pourrait se diffuser de façon beaucoup plus aisée à travers le monde. Et elle serait plus simple à mettre en oeuvre, notamment pour les conflits de faible intensité. La Côte d'Ivoire a rappelé le besoin de garder la supériorité aérienne. Un navire comme le Mistral disposerait d'une capacité de frappe plus lointaine que ce que peuvent faire les hélicoptères et de moyen de lutte aérien. Deux choses dont il ne dispose pas seul. Son éventail d'action serait des plus complets. La marine nationale n'aurait plus une ou deux plates-formes mais bien cinq ou six.
Intérêt pour les porte-avions classiques
Ce genre d'appareils serait par définiton aussi bien utile à des BPC qu'à des porte-avions classiques. Le drone peut intervenir pour des missions qualifiées de difficiles. On pense bien sûr à la lutte contre les dispositifs aériens où la furtivité et leur perte moins dramatique que celle d'un avion avec pilote feront des drones des adversaires redoutables.
"Dassault ne cachait pas qu'il verrait bien un nEUROn (ou son successeur) être télépiloté à partir d'un Rafale biplace "
Il est bien difficile de prévoir aujourd'hui l'articulation futur entre avion de chasse et UCAV. Cependant, on peut même imaginer, comme le laisser penser le dessin d'artiste d'introduction (à mettre en illustration ?) que le Rafale lui-même pourrait mener une meute de deux ou trois UCAV. Ces derniers seraient présents pour accomplir leur mission de bombardement sur les cibles difficiles. Le Rafale assurant la sécurité aérienne des drones. Ou encore, on peut imaginer des drones porteurs d'un missile Exocet chacun. Le Rafale serait là pour assurer leur guidage final sans jamais dévoiler sa position...
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