L'initiative des deux familles de soldats souhaitant porter plainte suite à l'embuscade d'Uzbin en août 2008 agite l'armée.
Un article de l'Express s'interroge ainsi sur la judiciarisation du métier de soldat. Au-delà des aspects juridiques sont soulignées les possibles implications opérationnelles. Comme le souligne un officier souhaitant rester anonyme :
"Si on suit cette pente, on risque de paralyser l'action militaire. Alors qu'on attend des chefs une réaction rapide, parfois instinctive, on va les inhiber, quel que soit leur niveau de responsabilité. Ceux-ci peuvent être amenés à ne pas décider ou à décider à contretemps. Au lieu d'éliminer le risque pour les hommes, on l'augmenterait."
Le parallèle avec le milieu médical est évoqué. Faut-il donc ouvrir à la magistrature un droit de regard rétrospectif sur la façon dont sont conduites les opérations ? Pour un autre officier cité par l'Express, cela reviendrait à nier l'essence du métier militaire, qui s'exprime au sein du "brouillard de guerre".
crédits : Jacques Boulesteix
Toujours est-il que pour Jean-Marc Balencie, auteur des Guerres Bâtardes, le mouvement est inéluctable à moyen-terme :
C'est une tendance lourde, à laquelle les armées françaises devaient être confrontées un jour ou l'autre. A partir du moment où l'on recrute des professionnels et que quelque chose dérape, les gens cherchent des responsables et se tournent vers la justice.
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