Autre exemple de programme estampillé NCW qui rencontre de gros problèmes de développement, le JTRS (Joint Tactical Radio System) doit être le prochain (post 2010) système de radio tactique (voix et données) équipant l'armée américaine sur le théâtre des opérations. Devant assurer des communications entre tous types d'acteurs (fantassins, véhicules, drones...), il intègre des fonctionnalités d'encryptage et permet la mise en oeuvre "fiable" de réseaux sans-fil ad hoc (i.e. non basés sur des infrastructures fixes, un des enjeux majeurs des communications tactiques).
Mené par Boeing mais impliquant l'ensemble des acteurs du marché des communications militaires (Thales, Rockwell Collins, Northrop Grumman, BAE Systems, Raytheon...), JTRS a été lancé en 1997 et a déjà vu son budget initial, estimé autour de 3,2 G$ en 2002, dépasser les 8,3 G$. Soit un léger dépassement (et ce n'est bien sûr pas fini !) de 159%, d'après le Government Accountability Office.
Décomposé en plusieurs lignes de produits (terre, air, mer...), le JTRS s'appuie sur le concept de radio logiciel. Pour faire simple, il s'agit d'une radio dans laquelle les composants physiques (hardware) sont remplacés par des composants numériques (logiciel). Le rationnel derrière la radio logiciel est la plus grande modularité, permettant une évolution plus rapide, une réduction des coûts de développement et de maintenance, ainsi qu'une plus grande interopérabilité avec les plates-formes matérielles existantes. En l'espèce, le JTRS doit être compatible avec les systèmes de communications existants, tout en restant évolutif pour intégrer de nouvelles technologies et besoins au cours de son existence. Il repose sur le SCA (Software Communications Architecture), un cadre d'architecture ouverte (au sens logiciel du terme) qui décrit comment les différents composants de la radio logiciel s'interfacent et interagissent entre eux.
Assez de détails techniques.
Quelle est la raison de l'angoisse de Boeing, au-delà des écueils rencontrés par le programme ?
Raytheon, un sous-traitant sur JTRS, annonce qu'il a réussi à reproduire, lors d'une expérimentation, les capacités attendues de ce dernier, sur la base du système de radio tactique EPLRS (Enhanced Position Location Reporting System, conçu initialement pour faire ce que le GPS fait aujourd'hui), utilisé par l'armée américaine depuis...1987. Bien sûr, cela s'est fait en ajoutant quelques capacités à l'EPLRS standard, incapable de transmettre hors de la ligne de vue. Mais il y a aujourd'hui selon Raytheon plus de 20 000 radios EPLRS déployées, qui n'utilisent pas toutes leurs capacités de mise en réseau.
Du côté du programme JTRS, on minimise et on affirme qu'EPLRS ne peut être un concurrent sérieux, en termes de fonctionnalités offertes comme de performances. Et on rappelle qu'il s'agit d'un système âgé et propriétaire, maîtrisé uniquement par Raytheon, alors que JTRS est technologiquement ouvert, ce qui permet au DoD de recourir à plusieurs fournisseurs.
De son côté l'armée refuse de commenter, et se retranche derrière l'attente du rapport officiel de l'expérimentation menée par Raytheon, qui doit être livré à très court terme.
La décision du déploiement opérationnel de JTRS doit intervenir dans le courant de l'année.
Mené par Boeing mais impliquant l'ensemble des acteurs du marché des communications militaires (Thales, Rockwell Collins, Northrop Grumman, BAE Systems, Raytheon...), JTRS a été lancé en 1997 et a déjà vu son budget initial, estimé autour de 3,2 G$ en 2002, dépasser les 8,3 G$. Soit un léger dépassement (et ce n'est bien sûr pas fini !) de 159%, d'après le Government Accountability Office.
Décomposé en plusieurs lignes de produits (terre, air, mer...), le JTRS s'appuie sur le concept de radio logiciel. Pour faire simple, il s'agit d'une radio dans laquelle les composants physiques (hardware) sont remplacés par des composants numériques (logiciel). Le rationnel derrière la radio logiciel est la plus grande modularité, permettant une évolution plus rapide, une réduction des coûts de développement et de maintenance, ainsi qu'une plus grande interopérabilité avec les plates-formes matérielles existantes. En l'espèce, le JTRS doit être compatible avec les systèmes de communications existants, tout en restant évolutif pour intégrer de nouvelles technologies et besoins au cours de son existence. Il repose sur le SCA (Software Communications Architecture), un cadre d'architecture ouverte (au sens logiciel du terme) qui décrit comment les différents composants de la radio logiciel s'interfacent et interagissent entre eux.
Assez de détails techniques.
Quelle est la raison de l'angoisse de Boeing, au-delà des écueils rencontrés par le programme ?
Raytheon, un sous-traitant sur JTRS, annonce qu'il a réussi à reproduire, lors d'une expérimentation, les capacités attendues de ce dernier, sur la base du système de radio tactique EPLRS (Enhanced Position Location Reporting System, conçu initialement pour faire ce que le GPS fait aujourd'hui), utilisé par l'armée américaine depuis...1987. Bien sûr, cela s'est fait en ajoutant quelques capacités à l'EPLRS standard, incapable de transmettre hors de la ligne de vue. Mais il y a aujourd'hui selon Raytheon plus de 20 000 radios EPLRS déployées, qui n'utilisent pas toutes leurs capacités de mise en réseau.
Du côté du programme JTRS, on minimise et on affirme qu'EPLRS ne peut être un concurrent sérieux, en termes de fonctionnalités offertes comme de performances. Et on rappelle qu'il s'agit d'un système âgé et propriétaire, maîtrisé uniquement par Raytheon, alors que JTRS est technologiquement ouvert, ce qui permet au DoD de recourir à plusieurs fournisseurs.
De son côté l'armée refuse de commenter, et se retranche derrière l'attente du rapport officiel de l'expérimentation menée par Raytheon, qui doit être livré à très court terme.
La décision du déploiement opérationnel de JTRS doit intervenir dans le courant de l'année.
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