Alors que l'on nous promet une année 2009 globalement pire que la fin 2008 sur le front industriel, les grands acteurs de la défense ont quelques raisons de ne pas désespérer.
Déjà, parce que structurellement, les dépenses de défense des états sont globalement décorélées des cycles économiques mondiaux, même si l'état des finances publiques joue un rôle non négligeable.
Mais aussi parce que plus conjoncturellement, les plans de relance annoncés, et notamment en France, font la part belle aux investissements et à l'injection d'argent public (même si leur volume est jugé insuffisant par de nombreux analystes). Pour rappel, le Livre Blanc de la Défense, paru en 2008, était déjà annonciateur de mesures propres à rassurer les principaux systémiers français sur les "grands travaux" à venir durant la prochaine décennie...
Cette situation est donc plutôt profitable aux acteurs très présents en France et à l'international auprès des clients étatiques, et dont les revenus ne reposent pas de façon excessive sur le secteur de l'aéronautique civile, car même la Chine se met à annuler des commandes d'avions.
Aussi Denis Ranque, P-DG de Thales s'est-il montré optimiste lors de ses voeux présentés cette semaine : « Mon scénario est celui de fortes dépenses publiques dans les deux ans à venir dans lesquels la défense et la sécurité constituent de bonnes dépenses de relance ». D'autant que Thales, malgré les déboires actuels de l'A400M (programme qu'EADS n'entend certainement pas annuler), n'est pas trop exposé à la situation des marchés aériens. Par contre cela implique de façon tacite que certains difficultés pourraient intervenir, paradoxalement, lorsque la reprise économique sera bien là, car les vannes publiques seront alors refermées.
Où l'on voit qu'être encore très présent sur les marchés publics, et notamment la défense, ça a du bon...malgré la tentation du civil (mais largement sous giron public) déjà évoquée sur ce blog.
Pendant ce temps-là, de l'autre côté de l'Atlantique, les Lockheed-Martin et autres BAE se demandent, investiture d'Obama oblige, s'ils vont pouvoir compenser le manque à gagner prévisible dû au retrait programmé (en toute rigueur, restant à programmer) d'Irak par le renforcement attendu des forces alliées et surtout américaines en Afghanistan. Les conditions d'intervention étant différentes (persistance de combats de haute intensité, présence plus importante de nombreux alliés, géographique plus montagneuse et accidentée...) malgré les similitudes entre les deux conflits, le mix-produit n'y est pas nécessairement favorable pour tout le monde...
dimanche 25 janvier 2009
L'industrie de défense ne connaît pas (trop) la crise
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