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jeudi 12 juin 2008

The Weakest Link

A l'heure de la guerre de l'information, où la technologie est utilisée de façon de plus en plus poussée à la fois pour la protection mais aussi l'acquisition de données plus ou moins confidentielles, le maillon faible, car le plus difficile à maîtriser, est souvent humain.

La nouvelle rapportée par la BBC en est un bon exemple : un fonctionnaire du Cabinet Office a égaré par mégarde un document sensible sur Al-Qaïda dans un train de banlieue. Même si les journées de travail peuvent être chargées dans la fonction publique et qu'il y a sûrement du rab pour le soir, on peut sérieusement s'interroger sur l'opportunité de lire de tels documents hors du bureau, en public.

De quoi rappeler que certes le SIGINT ou autre IMINT sont nécessaires et apportent énormément (défensivement et offensivement), mais on ne peut passer à côté de l'HUMINT, ou aspect "humain" du renseignement, notamment quand les ennemis se placent sur ce terrain. Evidemment c'est moins "high-tech", moins flashy, et moins "exact"...mais parfois beaucoup plus dévastateur.

Et ceci est valable pour le renseignement d'Etat mais aussi pour la sécurité des entreprises : quelle que soit la pertinence et le coût des outils technologiques mis en place, il est souvent possible de les contourner, même sans penser à mal, de l'intérieur. La sécurité est donc, même passivement, l'affaire de tous (et même des agents d'entretien).

Et encore, on a de la chance que TEMPEST (technique permettant de convertir des rayonnements électromagnétiques, émis par exemple par un ordinateur, en données intelligibles) ne soit pas encore, comme le prévoient certains futuristes, utilisable pour "lire les pensées" d'autrui. Si cela arrive un jour, il faudra porter des cages de Faraday autour de la tête, ce qui sera passablement seyant.

Tout ça me fait penser à l'époque où j'étais à l'école, un fonctionnaire de la DST faisait le tour des amphis de France (et j'espère que cette initiative s'est développée) pour sensibiliser les futurs cadres (notamment les scientifiques) aux bonnes pratiques de l'intelligence économique...car si les ingénieurs français sont renommés pour leur bon niveau technique, ils sont aussi connus pour laisser échapper assez facilement, volontairement ou non (conversation à la terrasse d'un café, dossier lu dans un train, ordinateur laissé en évidence dans une chambre d'hôtel...) des informations sensibles.

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