Dans cinq jours (le 21 avril 2008), l'avion d'attaque au sol furtif F-117 de Lockheed Martin sera retiré du service, après 25 ans de bons et loyaux services.
Sa silhouette reconnaissable (proche à certains égards de celle du bombardier B-2), construite à seulement 59 exemplaires (entre 1982 et 1990), uniquement pour l'US Air Force, et dérivée du prototype Have Blue, ne parcourra plus le ciel, au profit des plus polyvalents
- F-22 Raptor : introduit en 2005, avion de chasse principalement, mais ayant des capacités d'attaque au sol et de guerre électronique
- F-35 Ligntning II (ancien JSF) : déploiement opérationnel prévu pour 2011, avion multi-rôle (soutien au sol, attaque au sol, supériorité aérienne)
Premier aéronef opérationnel conçu autour du concept de furtivité, il fut mis en avant principalement lors de la première Guerre du Golfe, durant laquelle, après une forte contribution pendant les premières 24h, ses "Smart Bombs" (bombes guidées par laser) ont connu un taux de succès assez faible (environ 40%). Pendant la guerre du Kosovo, en 1999, il fit également la Une des journaux lorsque les forces serbes en abbatirent un grâce à une batterie de SA-3 . Il était également à l'affiche du film d'action (un nanar à l'américaine) Ultime Décision, avec Kurt Russel, Halle Berry et Steven Seagal
Contrairement à la plupart des aéronefs de combats existants aujourd'hui, il ne se basait pas principalement sur son aérodynamisme et sa vitesse (puisqu'il était subsonique, avec une vitesse maximale à 0,92 Mach), mais sur sa relative invisibilité, due à sa forme et les matériaux le composant (absorbant les émissions radar) plus qu'à son avionique (électronique embarquée).
Dans son ouvrage "La Guerre Intelligente", Bernard Schnetzler, parmi d'autres points de vue iconoclastes (par rapport aux doctrines actuelles), défend l'idée que ce type d'avion pourrait représenter une plate-forme d'avenir, équipée de missiles de croisière de longue portée, et au coût de production et de maintenance plus faible que les Rafale, F-22 ou F-35, qui seront dépassés dans leur fonction de bombardement sur le plan financier (au rythme où augmentent les coûts de développement, les simulations montrent que malgré la hausse des budgets militaires, les armées pourront acheter de moins en moins d'aéronefs). Ceci rejoint dans un certain sens les réflexions sur les munitions intelligentes, vers lesquelles se déplacent la valeur ajoutée : Bernard Schnetzler se demande si il y a encore un intérêt à produire des avions très rapides, au détriment d'avions plus lents, moins chers, mais plus lourdement équipés de munitions très performantes : précises, à long rayon d'action, puissantes....
Pour finir, il est intéressant de noter que le préfixe "F" est normalement réservé aux avions de combat aérien (F-16, F-22), et que le "A" s'applique aux avions d'attaque au sol...une des raisons, avancée par un membre de l'équipe de développement, est peut-être que pour attirer les meilleurs pilotes, nécessaires pour un avion de ce calibre, le "F" était plus sexy.
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