C'est une habitude depuis plusieurs années, les budgets de défense de l'Inde et de la Chine sont en augmentation (et pour cette dernière, souvent à 2 chiffres) et accompagnent la forte croissante économique des deux pays asiatiques, et 2008 ne fera pas exception à la règle.
Leurs dépenses "officielles" seront donc respectivement de 17 et 34 milliards d'euros (France : 43 milliards en 2007) . Mais alors que la démocratie indienne assure une certaine transparence des chiffres officiels, la Chine est adepte des écrans de fumée sur ce sujet : peu d'informations filtrent sur l'utilisation de ces budgets en hausse (hormis les pensions et la "modernisation" des armées, et une utilisation des moyens militaires strictement limitée à la défense du territoire) et certains analystes avancent des montants dépassant les 100 milliards d'euros (à comparer aux 400 milliards des États-Unis) pour l'Empire du Milieu.
Il est évident que la montée en puissance du budget militaire indien s'explique, non seulement par les relations avec le Pakistan, mais également car le sous-continent garde un œil inquiet depuis déjà longtemps sur son voisin chinois, et que la compétition pour la place de première puissance asiatique a dépassé la stricte sphère économique. Avec une base d'industriels de haut niveau technologique qui se solidifie très vite, l'Inde souhaite, au moyen de partenariats avec des acteurs russes, américains ou européens (comme Thales), se doter rapidement de compétences dans le secteur militaire afin d'assurer l'équipement de ses forces.
A noter que le Japon, qui depuis l'an dernier dispose d'un véritable Ministère de la Défense (depuis la fin de la Deuxième Guerre Mondiale, le statut de sa défense était très particulier, et plus ou moins limité à une force d'autodéfense, malgré l'excellence de son industrie nucléaire civile notamment), s'est officiellement inquiété de cette nouvelle augmentation, de même que les États-Unis.
Même si on peut se montrer sceptique sur leurs chiffres, les Chinois mettent en avant le fait que rapportés au PIB ou aux dépenses publiques, (respectivement 1,4% et 7,2%) ils restent comparables à ceux des USA (4,6% et 16,6%) ou de la France (2% et 13%). Si leur croissance continue d'afficher le rythme insolent actuel, ce ne sera bientôt plus le cas...
Tout ceci a évidemment un effet d'entraînement sur l'ensemble de la région (Pakistan, Thaïlande, Indonésie, sans parler de la Russie), qui souhaite accélérer son niveau d'équipement et renouveler son matériel.
Quelqu'un a prononcé l'expression de "course aux armements" ?
mardi 11 mars 2008
Budgets militaires chinois et indien en forte hausse
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
3 commentaires:
L'excellence de l'industrie du nucléaire civil au Japon?! Est-ce une blague?
4 morts en 2004 lors d'un accident (Mihama), de multiples fuites, un énorme scandale de centrales connaissant des problèmes dissimulés et d'inspections bidonnées (chercher "tepco scandal 2002"), une centrale (Kashiwazaki Kariwa) arrêtée après un tremblement de terre tout d'abord déclaré "sans impact majeur sur la centrale" suivi d'un gros incendie non maîtrisé...
Une "approximation" de ce genre (faute de compétence en matière de nucléaire civil?) est regrettable sur un blog à mon sens de bonne tenue (quant au fait militaire).
Bonjour,
Merci de ce commentaire.
En effet le terme "excellence" est certainement fort.
Cependant le Japon est le 3ème acteur mondial (derrière les USA et la France), avec environ 30% de son énergie électrique d'origine nucléaire.
L'industrie nucléaire est considérée comme étant de priorité stratégique par le gouvernement.
Malgré les annulations (5 centrales entre 1994 et 2004) dues aux problèmes de sécurité liées aux incidents que vous mentionnez, le Japon soutient encore énormément le secteur. Des agences de contrôle ont été créées, mais le périmètre du nucléaire n'a pas cessé son expansion, avec un focus sur les nouvelles générations de centrales.
Je n'avais pas développé ces points dans mon article originel, mea culpa.
En résumé, le Japon reste(ra) un poids lourd du nucléaire civil, malgré les incidents parfois majeurs ayant émaillé le développement du secteur.
L' art de la guerre Sun Tzu: 1.18. L’art de la guerre est base sur la tromperie. Voir aussi Les 36 stratagèmes.
Enregistrer un commentaire