Par la voix de son ministre des affaires étrangères, Sergueï Lavrov, la Russie a appelé de ses voeux la relance d'un processus politique visant à régler la situation de la Transnistrie, région séparatiste de Moldavie :
Nous organisons le 21 juin à Moscou une rencontre dans le format "5+2" (Moldavie, Transnistrie, Russie, Ukraine et OSCE, plus l'UE et les Etats-Unis en qualité d'observateurs) où tous sont attendus et où nous voudrions déclarer haut et fort que nous relançons le processus politique.
J'évoquais il y a deux ans déjà le cas de la Transnistrie, emblématique des relations entre Union Européenne (dont la Roumanie, voisine de la Moldavie et largement accusée d'ingérence par les séparatistes de Tiraspol, fait partie) et la Russie.
Il est intéressant de noter ce positionnement médian de la Russie, alors qu'on l'accuse d'attiser en sous-main les tensions notamment au travers d'opérations de type "false flag" (drapeaux roumain et européen hissés sur le parlement moldave au printemps 2009 par exemple) dans cette zone périphérique de sa sphère d'influence.
Si les Moldaves disent: "Nous ne négocierons qu'à partir de la loi 2005 sur un État unitaire", Tiraspol ne manquera certes pas de répliquer: "Et nous autres de la rive gauche, nous ne parlerons qu'à partir du référendum (…) sur notre indépendance". Il faut abandonner ces positions extrêmes".
Chisinau propose aujourd'hui à la Transnistrie une autonomie étendue, mais Tiraspol demande la reconnaissance internationale de sa souveraineté. Moscou ne voit qu'une solution : un statut "particulier" (mais pas très clair) entre LA Moldavie unique et l'indépendance. Tout en soutenant que le problème est strictement équivalent à celui des provinces séparatistes de Géorgie.
Côté UE et USA, le soutien est clairement en faveur de Chisinau et de l'unité moldave. Le référendum mentionné par Lavrov n'a pas été reconnu par Bruxelles ni pas Washington. Si l'Union Européenne accumule les résolutions condamnant les atteintes aux droits de l'homme, principalement du côté transnistrien, les États-Unis subventionnent l'armée moldave et l'OTAN l'associe à des manoeuvres militaires.
Bref, la situation ne s'est pas décantée depuis mon premier article il y a deux ans, et l'UE n'a pas trouvé le moyen de montrer son influence politique dans un conflit qui se joue à sa porte...
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