Alors que les médias ont dernièrement relaté les discussions franco-britanniques sur diverses formes de coopération, l'attention s'est portée, et c'est assez normal, sur d'hypothétiques porte-avions, des missiles ou même des pétroliers-ravitailleurs.
Cependant, il est également un autre domaine dans lequel France et Royaume-Uni considèrent l'union de leurs efforts : les drones, et notamment les MALE (Medium Altitude Long Endurance), comme l'indique un article des Echos :
Parmi les sujets de discussion figurent les drones, ces avions sans pilote très en vogue. Paris est engagé depuis des années dans une coopération avec Berlin et Madrid, avec EADS à la manoeuvre industrielle. Mais le projet, baptisé « Talarion », a du plomb dans l'aile, car il est hors d'accès financièrement. Du coup, la DGA sonde les Américains pour un éventuel achat de Predator, mais elle a aussi demandé à Dassault et BAE de regarder ce qu'il serait possible de faire selon un axe transmanche
Oui, le Talarion connait quelques soucis, mais EADS ne perd pas espoir et continue à le financer, au cas où France, Allemagne et Espagne prendraient le relais en s'engageant fermement. Il ne faut pas oublier non plus le SDM, programme concurrent mené par Thales et Dassault Aviation (avec Indra et Israeli Aerospace Industries). Deux programmes européens (en plus du Mantis britannique et des Sky X et Y italiens), sur un secteur largement dominé par les Etats-Unis et Israël... capital pour l'indépendance technologique et le futur de l'aéronautique militaire (et de l'ISR, au coeur de la guerre réseau-centrée), alors qu'un gros point d'interrogation demeure sur la prochaine génération d'avions de chasse.
Car il n'y aura a priori aucune nouveauté sur ce front en Europe dan les deux prochaines décennies. Et comme l'a souligné le patron de Dassault Aviation Charles Edestenne, 90% des technologies développées pour les UAV (drones aériens) sont destinées aux capacités de combat aérien.
L'indépendance technologique européenne sur ce sujet apparaît donc menacée par la division des industriels et des pays membres, ces derniers n'étant pas nécessairement prêts à mettre la main à la poche pour financer des programmes à long terme. Mais le besoin opérationnel immédiat, en particulier en Afghanistan, joue son rôle à plein : les USA l'ont bien compris, et c'est pourquoi ils proposent des Reaper (ou Predator B) au coût également moins évlevé que les alternatives européennes. La décision d'achat devrait être prise cet automne, selon Hervé Morin, ministre de la défense.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire