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mercredi 31 mars 2010

Dissolution de l'Union de l'Europe Occidentale

C'était dans l'air depuis quelque temps et notamment le Traité de Lisbonne. C'est désormais officiel : l'Union de l'Europe Occidentale, alliance militaire interétatique fondée en 1954, et son Assemblée, seront dissoutes de façon effective d'ici juin 2011.




Comptant 10 états membres (France, Royaume-Uni, Espagne, Italie, Belgique, Luxembourg, Pays-Bas, Grèce, Portugal et Allemagne) et 18 associés/observateurs, également membres de l'OTAN et de l'Union Européenne, elle a pour objectif la coopération en matière de défense. Son assemblée, constituée de représentants (députés, sénateurs) des parlements nationaux, se réunit deux fois par an en session plénière. Elle produit de nombreux rapports (voir son site) assez poussés et ayant un grand atout, leur envergure internationale. Son caractère inter-étatique et non communautaire fait que pour ses détracteurs elle n'est pas représentative de l'Union dans son intégralité. Avec l'OTAN, mais également la reprise en main de prérogatives de défense par l'UE, elle ne paraît plus adaptée à l'architecture européenne de défense.

Son budget de fonctionnement, 13 millions d'euros annuels, est également mis en avant comme un fardeau non justifié, notamment par les Britanniques, qui en versent 2 millions. C'est combien déjà, le coût d'un déménagement du Parlement Européen de Strasbourg à Bruxelles ?

La PSDC reste une affaire éminemment inter-étatique, car s'il y a bien un sujet sur lequel la compétence reste nationale, c'est bien la défense. Le Traité de Lisbonne prévoit une plus grande implication des parlementaires nationaux (voir notamment l'article publié sur AGS par Giacomo Santini, sénateur italien et membre de l'AUEO, Parliamentary scrutiny of CDSP: Leasbon Treaty still open to interpretation) sur ces problématiques, qui nécessitent de vraies connaissances sur l'institution militaire, l'industrie de défense, les relations internationales, le renseignement, des sujets connexes comme l'énergie, les matières premières, le climat, les hautes technologies...mais ne dit pas comment. Et il va falloir trouver comment les mobiliser de façon efficace, les spécialistes qui se nichent dans les Sénats et Assemblées Nationales des états-membres. Sur ce sujet, le débat n'est pas tranché, entre ceux qui souhaitent que le Parlement Européen soit la matrice de l'intégration aux discussions des parlementaires nationaux, et ceux qui estiment que la PSDC doit rester une affaire strictement inter-gouvernementale, refusant de voir étendus les pouvoirs de Strasbourg/Bruxelles.

Bref, il reste du pain sur la planche avant d'avoir "liquidé" de façon fluide l'acquis de l'UEO, et les quatorze mois qui nous séparent de juin 2011 ne seront pas de trop.

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1 commentaire:

Frédéric a dit…

En effet, ses rapports servent assez souvent de bases de discutions pour les forums consacré à la ''chose'' politico médiatique, j'espère au moins que les liens sur ceux seront toujours disponible après la fin de l'organisation, qui il faut bien le dire, est en déshérence depuis quelques décennies.