Le contexte de crise économique actuel n'a pas empêché Rosoboronexport, l'agence publique russe d'exportation d'armement, d'augmenter ses ventes de 10% par rapport à 2008 : elles se sont établies en 2009 à 7,4 milliards de dollars (soit près de 90% du total des ventes russes à l'international).
Avec un carnet de commandes de près de 35 milliards de dollars, le secteur public de la défense russe a de quoi voir venir. J'ai déjà ici à plusieurs reprises évoqué la décorrélation relative entre mauvais climat économique global et dépenses liées à l'armement (notamment en Russie). Et selon un analyste du CAST, le principal frein à des résultats encore meilleurs est la faible performance des entreprises russes en matière de cadence de production... Plus généralement, fin 2009, Sergueï Ivanov, vice premier ministre, avait fustigé la relative faiblesse d'une par non négligeable (un peu moins de la moitié) des entreprises du complexe militaro-industriel ; soulignant qu'héritées de la période soviétique, adaptées à l'équipement d'une armée de 5 millions d'hommes, elles devaient s'adapter à la configuration actuelle du marché de la défense, prenant en compte à la fois la dimension duale (eu égard à la situation économique, le civil n'est peut-être pas le débouché le plus attractif actuellement, comme indiqué dans l'article de RIA Novosti), la modernisation des armées et aussi l'export.
Comme je l'ai déjà indiqué, la Russie élargit ses débouchés au-delà de ses clients historiques que sont l'Inde, la Chine (qui de son côté cherche de plus en plus à privilégier sa propre BID), l'Algérie ou la Malaisie. Le Vénézuela et la Syrie se sont récemment ajoutés à cette liste. En attendant peut-être l'Arabie Saoudite, la Lybie (ancienne cliente de l'URSS, qui serait très intéressée par des avions de chasse) mais également des pays de l'OTAN. Voire l'Irak et l'Afghanistan, mais là il faut voir ce que les USA auraient à en dire...
Une batterie S400 Triumf
crédits : missiledefense.wordpress.com
Alors que l'issue de l'affaire des S300 à destination de l'Iran est encore assez floue, Rosoboronexport indique que le S400, dernière génération de système antimissile russe, suscite déjà l'intérêt à l'étranger, et particulièrement en Egypte, qui s'inquiète des agissements iraniens. Bien que pour le moment, seul l'équipement des forces russes soit prévu, un éventuel export étant positionné dans un "futur lointain".
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