La Russie va réaliser le plus gros prêt de l'ère post-soviétique auprès du Venezuela, d'un montant de 2,2 G$, pour permettre à celui-ci d'acheter de l'armement russe.
Cette approche afin de soutenir les exportations de défense avait été évoquée dès avril dernier par l'agence publique Rosoborenexport. A noter qu'une ligne de crédit avait également été ouverte auprès de l'Indonésie en 2004, pour un montant moitié moindre.
En contrepartie, Hugo Chavez a reconnu l'indépendance de l'Abkhazie et de l'Ossétie du Sud, régions séparatistes géorgiennes (jusqu'à présent, seuls la Russie et le Nicaragua avaient fait de même). Mais il semble aussi qu'il ait accordé des concessions d'hydrocarbures à un consortium russe contre un peu de monnaie sonnante et trébuchante.
C'est lors de son émission TV hebdomadaire que le président venezuelien a annoncé la nouvelle à ses compatriotes. L'achat devrait porter sur des chars T-92/T-90 et des missiles anti-aériens S-300, Buk-M2 et Pechora.
Les Etats-Unis s'inquiètent d'une course aux armements dans la région (avec notamment les achats récents et à venir du Brésil), d'autant que la Russie doit également aider le Venezuela dans son programme nucléaire, selon Hugo Chavez...qui doit rester strictement civil. Sans oublier le fait que le voisin colombien, très pro-américain, héberge des bases US qui selon les Venezueliens peuvent être utilisées pour une attaque de leur territoire.
Pendant ce temps-là, au CAST moscovite, Konstantion Makienko (oui oui, celui qui disait que le succès du Rafale au Brésil pourrait nuire aux chasseurs russes en Inde) déclare à propos de cette réaction américaine :
"If the U.S. Department of State is really worried about arms sales in the world, including in Latin America, possibly it slightly restricts its own arms makers and suppliers, which annually deliver their products worth tens of billions of dollars"
2 commentaires:
Le prêt ou le don d'argent pour vendre des armes est un grand classique de l'armement:
- des contreparties existent surement dans d'autres domaines (ce n'est pas gratuit)
- le maintien en condition n'est généralement pas donné
La Russie poursuit sa politique d'influence en Amérique du sud.
Cordialement
Tout à fait, c'est une pratique commerciale assez répandue, notamment quand le soutien/MCO s'étale sur des dizaines d'années à des taux assez importants.
Ceci dit il faut souligner que pour la Russie, sous l'impulsion de Rosoboronexport, il s'agit d'une montée en puissance récente sur le sujet (certes encore bien loin de ce que peuvent faire les USA).
Enregistrer un commentaire