Réticent comme d'autres à citer des blogs d'entreprises, je choisis néanmoins cette semaine Les Énergies de la Mer, l'un des multiples rédigés par une société de conseil basée en Bretagne. Olivier Kempf, il n'y a pas si longtemps, mentionnait d'ailleurs un autre de leurs blogs, plus directement lié au domaine de la défense, que je vous laisse chercher si le cœur vous en dit.
Pour en revenir à Energies de la Mer, il a l'intelligence de mettre en avant des informations autres que celles relatives aux activités commerciales de ses auteurs. Eolien, vagues, courants, marées, biomasse et j'en passe, il se concentre sur les technologies, projets et tendances liés à la production d'énergie renouvelable en milieu marin. Et ce, avec une périodicité de publication plutôt élevé, et sur la durée, ce qui n'est bien sûr pas le cas de l'énorme majorité des blogs d'entreprises. Ces dernières cèdent de plus en plus aux sirènes du Web 2.0, mais se rendent compte bien vite qu'il s'agit d'un investissement énorme, ou n'ont pas grand-chose d'intéressant à dire, et abandonnent en général très rapidement.
Alors si j'en parle c'est qu'il y a un tout petit lien avec la défense : l'US Navy a dans ses cartons la production d'électricité marine grâce aux différences de température entre la surface et les profondeurs océaniques. Et ce afin d'alimenter sa base de Guam, située dans l'Océan Pacifique.
Avec la hausse structurelle du prix du pétrole, la forte croissance de la demande, la dépendance associée vis-à-vis des pays producteurs, pas étonnant que la Navy (et d'autres) s'intéresse aux moyens de produire localement de l'électricité pour ses bases réparties un peu partout.Le principe est assez simple, et pas nouveau, puisque testé dès la fin du XIXème siècle et industrialisé dès 1930 avec la construction de la première usine OTEC (Ocean Thermal Energy Conversion) à Cuba en 1930. Il s'agit de récupérer l'eau de la surface, chauffée par le soleil, qui va être utilisée pour transformer en vapeur un fluide à faible température d'ébullition. Vapeur qui va elle-même faire tourner les turbines d'un alternateur. La vapeur est condensée, refroidie et retourne à son état liquide. Ce principe est désigné sous le terme de "cycle fermé". Une deuxième solution, celle retenue par la Navy dans le cadre d'une étude de faisabilité, est d'adopter un "cycle ouvert" : c'est une partie de l'eau de mer qui va directement être vaporisée, grâce à un écart de pression, perdant ainsi son sel, puis être dirigée vers l'extérieur ou elle pourra être utilisée pour l'irrigation ou comme eau potable.
Principe de fonctionnement d'une usine OTEC en cycle ouvertMais bien sûr, si l'idée est séduisante, avec notamment l'élimination du besoin de combustible , l'absence de pollution et des coûts de production présentés comme compétitifs, les investissements initiaux à réaliser sont colossaux, et certains défis techniques subsistent (notamment la construction de tuyaux très longs et très larges, résistants à l'environnement océanique). Sous réserve de financement, les responsables du projet annoncent qu'il serait possible d'avoir une usine OTEC opérationnelle dès 2013.
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