Obama souhaite faire des économies dans les dépenses publiques des Etas-Unis (après tout, il a hérité d'un déficit de 1300 milliards de dollars), et cela semble passer par quelques remises en cause des contrats passés avec les industriels de la défense :
The days of giving defense contractors a blank check are overIl faut dire que le budget militaire américain représente environ la moitié des dépenses de défense mondiales, soit autour de 500 milliards de dollars, après un quasi doublement sous la double mandature de G.W. Bush. Une somme que se partagent largement les géants Boeing, Raytheon, Lockheed Martin, General Dynamics, ainsi que des sociétés privés de services comme Halliburton ou de sécurité comme Blackwater, sans oublier une quantité impressionnante de moyennes (plus que petites) entreprises mais aussi des instituts universitaires.
Que propose Obama ? Rien de moins que de revoir le processus de contractualisation et d'appel d'offres, afin d'éviter à la fois les contrats inutiles mais aussi les propositions commerciales indécentes (les histoires de tournevis facturés 200$ ne sont pas des légendes !).
Un exemple de projet superflu qui va en faire les frais est le renouvellement de la flotte d'hélicoptères présidentiels par Lockheed.
Bien sûr les industriels susnommés précisent qu'ils ont toujours respecté les règles et joué le jeu honnêtement, en faisant les meilleures offres possibles et en mettant tous les moyens pour assurer des prestations efficaces et efficientes.
Des critiques s'élèvent également pour signifier qu'en cette période de crise et de "guerre contre le terrorisme" l'idée de réduire les dépenses publiques de défense est malvenue. Après tout, comme j'en parlais récemment, la défense est un domaine relativement décorrelé de la crise. Mais Obama se veut ferme :
We are spending money on things we don't need and we are paying more than we need to pay and that is completely unacceptable. I reject the false choice between securing this nation and wasting billions of taxpayers' dollarsUn audit public portant sur 95 programmes en 2008 a révélé des dépassements d'un total de 295 milliards de dollars !
Selon quelles modalités cela va-t-il se faire ?
- Une réinternalisation (icônoclaste en cette époque d'outsourcing made in RGPP !) de certaines activités
- Une plus grande ouverture aux petites entreprises
- La suppression des contrats sans appel d'offres, sources naturelles de prix forts (et parfois de copinage et de conflits d'intérêts)
- Un meilleur suivi des dépenses, et notamment de la performance des sous-traitants
- Une plus grande sélectivité en matière de grands programmes (des arbitrages sont attendus au vu des coûts engendrés par ailleurs par les guerres d'Irak et surtout d'Afghanistan)
En attendant, Boeing a déclaré qu'il s'engageait, comme toujours, à assurer "the very best value for the taxpayer".
De mon côté, je pars au ski et vous dis donc à dans une dizaine de jours. Rompez !
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