Le roman Halting State de Charles Stross raconte une attaque massive des infrastructures informatiques du Royaume-Uni par les services chinois, dans un futur très proche*.
Ce que narre le rapport d'Information Warfare Monitor se passe de nos jours mais pourrait avoir des répercussions tout aussi importantes. Les auteurs ont mis en lumière ce qu'ils appellent un GhostNet, c'est-à-dire un ensemble de près de 1300 ordinateurs infectés dans 103 pays, qui pourraient être utilisés pour relayer une cyberattaque. Ils indiquent que 30% de ces machines fantômes appartiennent au parc informatique d'ambassades, ministères des affaires étrangères, ONG et autres organisations internationales, ce qui laisse supposer que des informations sensibles puissent être recueillies par ceux qui les contrôlent.
La principale question tourne autour de l'identité de ces derniers. Le rapport mentionne le fait que les indices pointent vers la Chine, et notamment des serveurs localisés sur l'île de Hainan, qui accueille également, hasard ou coïncidence, l'une des principales bases du renseignement de l'Armée Populaire de Libération. Mais aucune preuve directe n'est disponible, pas plus que l'identité précise (hackers chinois nationalistes ?) ou les motivations des coupables. Ni même l'étendue exacte du réseau. Et les officiels chinois font ce qu'ils font toujours, c'est-à-dire nier en condamnant toute forme de cybercrime.
L'objectif du rapport est de sensibiliser et de mobiliser face à une situation aux conséquences potentiellement dévastatrices.
This report serves as a wake-up call
D'autant que les moyens et le niveau de technicité mis en œuvre pour la constitution du GhostNet ne sont pas énormes, ce qui laisse supposer de nombreuses occurrences de tels évènements, actuellement ou dans un futur proche.
Décidément, la Chine semble très active sur le front du cyberespace. Encore récemment, la firme Venus Info Tech, basée à Beijing et qui compte parmi ses clients plusieurs ministères chinois (dont ceux de la propagande et de l'intérieur) ainsi que des agences de sécurité et de défense, a été accusée de fournir à son gouvernement des informations sur les failles de sécurité de réseaux étrangers. Voire même de lui offrir des services de piratage, en plus de participer à la surveillance de l'internet sur le territoire national.
Un exemple de l'importance prise par la quatrième dimension dans les conflits globaux, et pas seulement pour les petits groupes de terroristes ou de truands...
Tiens, cela me rappelle qu'une surprise de la part de Conficker (vous savez, le ver qui avait infecté l'intranet de la Marine Nationale) est prévue pour le 1er avril.
*Le résumé que j'en fais ne fait pas honneur au roman d'anticipation "proche" (situé en 2018), plutôt drôle, destiné principalement aux fans de SF qui diposent de sérieuses notions financières et de jeu en réseau (et même en informatique)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire