Joe Biden, Vice-Président américain, a indiqué aujourd'hui lors de sa première intervention en Europe, à Munich, que la poursuite du projet de bouclier antimissile était toujours d'actualité :
Nous allons continuer à développer nos défenses antimissiles pour contrer les capacités grandissantes de l'Iran, à condition que la technologie fonctionne et que le coût en vaille la peineL'objectif affiché est encore la protection contre les missiles balistiques de l'Iran (ainsi que de la Corée du Nord et autres rogue states), qui vient de réussir son premier lancement de satellite le 2 février. Un satellite made in Iran, Omid ("Espoir") le bien nommé, dont la finalité annoncée est de couvrir une partie des besoins en télécommunications du pays. Des sources militaires US citées par les médias d'Outre-Atlantique insistent surtout sur le symbole que représente un tel lancement, qui a priori ne modifie pas l'équilibre des pouvoirs dans la région.
On se rappelle que Barack Obama s'était exprimé en faveur du bouclier pendant la campagne présidentielle, à condition qu'il soit faisable techniquement et financièrement supportable. Des voix s'élèvent depuis toujours pour questionner l'efficacité globale d'un système d'interception de missiles nucléaires depuis le sol, arguant notamment que la Missile Defense Agency (MDA) en charge du programme ne précise pas ses hypothèses en termes de contremesures (leurres principalement) adoptées par les fameux états voyous.
Le discours de Biden se veut cependant plus ouvert que celui de la précédente administration :
Nous le ferons en concertation avec nos alliés de l'Otan et avec la Russie.Pas sûr que cela suffise à "rassurer" le géant russe, prêt à déployer ses Iskander (portée de 400 km, voir la photo du monstre) dans l'enclave de Kaliningrad et les pointer sur le site de Pologne qui doit accueillir à horizon 2014 les 10 missiles intercepteurs ; la République Tchèque devant de son côté héberger une station radar de tracking couplée aux batteries polonaises, sous réserve que son parlement entérine l'accord passé avec les Etats-Unis.
Bref, une affaire à suivre, et qui risque d'être, avec l'évolution de l'OTAN, au coeur des relations USA - Russie lors des prochaines années...qui l'est en fait depuis l'élection d'Obama, puisqu'au concert de félicitations du monde entier s'étaient jointes des déclarations très offensives de Medveded sur le sujet.
Et histoire de détendre l'atmosphère en ce début d'année, Joe Biden a également affirmé (sans surprise aucune) que les Etats-Unis ne reconnaîtraient pas l'Ossétie du Sud et l'Abkhazie.
A suivre également l'OTAN de l'ère Obama, que la France doit réintégrer pleinement : les "alliés" des Américains auront-ils un peu plus droit au chapitre, ou seront-ils laissés (avec une certaine complicité de leur part) dans leur rôle de suiveurs ?
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