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samedi 28 février 2009

De la furtivité des sous-marins

La collision, survenue début février, des sous-marins nucléaires lanceurs d'engins (SNLE) Triomphant et Vanguard serait donc due au fait qu'ils ne soient pas mutuellement détectés...bref, les deux vaisseaux seraient donc bien furtifs, conformément à la mission qui leur est fixée (i.e. la dissuasion nucléaire, soit pour un SNLE le fait de pouvoir naviguer pendant de longues durées tout autour du globe le plus discrètement possible).

Mais qu'est-ce que la furtivité, appliquée à un sous-marin ?

La furtivité se définit pour un appareil (véhicule, missile...) comme le fait de laisser la plus petite signature (i.e. tout ce qui permet de le détecter et de l'identifier) sur les moyens de détection existants : oeil, radar, sonar, senseur infrarouge...

Pour un sous-marin, c'est bien évidemment la furtivité acoustique qui est primordiale. La furtivité électromagnétique étant obtenue par

  • le fait que l'eau de merne laisse pas passer les ondes électromagnétiques
  • un minimum de discrétion dans les remontées en surface, l'utilisation du périscope et les émissions radio
Il s'agit donc principalement de minimiser sa signature sonar, c'est-à-dire son écho. Ceci passe par plusieurs composantes :
  • l'utilisation pour la coque de revêtements (tuiles anéchoïques) qui vont absorber les sons et donc empêcher l'écho
  • l'optimisation du profil de la coque facilitant l'écoulement fluide de l'eau
  • le carénage des hélices afin d'atténuer les bruits de propulsion et l'optimisation de la forme des pâles permettant d'éviter au maximum la cavitation, c'est-à-dire la formation de bulles d'air, bruyante et néfaste pour les équipements (clin d'oeil à STP qui vient d'achever sa thèse sur le sujet)
  • le montage sur silent block (pièce permettant d'absorber les chocs) des éléments en contact avec la coque et susceptibles d'émettre des vibrations (appareils électriques notamment)
  • le refroidissement des appareils électroniques au moyen d'un circuit d'eau et non de radiateurs électriques
  • un monitoring permanent des émissions acoustiques sur l'ensemble du sous-marin
Le résultat est manifestement probant, puisque malgré l'ouïe très fine dont ils disposent, les deux SNLE ne se sont pas mutuellement détectés, probablement car leur signature est même inférieure au bruit de fond de l'océan.

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4 commentaires:

soumarsov a dit…

Bonsoir
AMHA Il manque dans votre article un élément très important dans la recherche de la discrétion. C'est l'ingénierie très complexe nécessaire à la conception de l'ensemble de production d'énergie: limitation du nombre de pompes, sinon suppression avec des réacteurs à circulation d'eau dite naturelle, "plomberie" très sophistiquées, pour éviter toute cavitation liée à une cavitation interne (ex des coups de bélier dans nos plomberies d'appartement...

JGP a dit…

En effet, merci de ce complément.
JGP

Anonyme a dit…

Bonsoir
Désolé d'être aussi tardif, mais je n'avais pas relu le blog depuis mars 2009, ou du moins cet article.
Vous voudrez bien m'en excuser, d'autant que le site que vous évoquez est bien le mien.
Avec mes excuses pour cette très longue éclipse...
Cordialement
soumarsov, aka starshiy

Anonyme a dit…

Bonjour, le refroidissement par eau est pour eviter une ventilation electrique (cf. nos ordis de bureau ou portables qui bourdonnent - il a existe des solutions "liquides" pour le refroidissement des processeurs des ordis de bureau).