Le défilé du 14 juillet prochain va se dérouler dans un contexte tendu entre Nicolas Sarkozy et l'armée : RGPP, Livre Blanc, nouvelle carte militaire (dont l'annonce initialement prévue le 3 juillet a été sagement repoussée), drame de Carcassonne, présence d'El-Assad sur les Champs-Elysées (la Syrie, rappelons-le, est fortement soupçonnée d'avoir joué un rôle dans l'attentat du Drakkar à Beyrouth le 23 octobre 1983).
Mais revenons un peu sur l'incident qui s'est produit il y a 2 semaines lors de JPO au 3ème RPIMA. Ce Régiment de Parachutistes appartient au 2ème cercle des Forces Spéciales françaises, car faisant partie du Groupement des commandos parachutistes.
"Commando" et "Forces Spéciales", deux termes souvent confondus et considérés comme interchangeables, à tort en général. Essayons d'y voir plus clair...
"Commando" dans son acception moderne provient du Néerlandais "kommando", qui désignait une milice montée établie pour une durée limitée au sein de la Colonie du Cap (Afrique du Sud). Elle était chargée de défendre la colonie, notamment lors de la Seconde Guerre des Boers (autour de 1900), ou face à plus de 400 000 soldats de l'Empire Britannique, 75 000 Afrikaners durent adoptée une tactique faite de raids et empruntant aux méthodes de la guérilla : attaques brèves et par surprise, pour contourner l'avantage numérique de l'adversaire.
C'est donc la notion de "raid" qui est primordiale.
Aujourd'hui, la notion de commando a ceci de différent par rapport à la guérilla qu'elle implique souvent des actions derrière les lignes ennemies (comme l'indique le titre du fameux jeu vidéo d'Eidos - Commandos: Behind Enemy Lines), et donc de très courte durée, avec une logistique réduite et nécessairement extérieure, et souvent donc peu de soutien de la population locale. "Guérilla" est plutôt utilisé pour désigner des forces luttant sur leur territoire de façon asymétrique (donc en général sans statut militaire officiel, en se fondant plus ou moins parmi les civils) contre un ennemi plus conventionnel : armée régulière ou d'occupation.
"Commando" indique donc un type d'action et un mode opératoire, et des missions ayant pour objectifs :
- reconnaissance, préparation de sites
- sabotage d'un point névralgique (poste de commandement, entrepôt de munitions, relais de communication, réserve de vivres...)
- libération d'otages ou de prisonniers
- assassinat ciblé ou enlèvement
- embuscade
Cependant, presque toutes les armées du monde possèdent des unités, de taille plutôt réduite, opérant selon ces modes opératoires. On parle de "Forces Spéciales" dans le cas de telles entités d'élite, souvent dotées d'équipement et d'armement spécifique, hautement entraînées pour des opérations très exigeantes et à fort enjeu. Elles sont donc utilisées pour des missions commando dans un contexte fortement hostile et souvent d'intérêt stratégique : évacuation de ressortissants, pose d'appareils de guidage pour des opérations aéroportées, mais aussi opérations psychologiques, anti-terroristes et protection de VIP. Elles sont en général marquées par un très fort esprit de corps.
Niveau français, on peut citer :
- le célèbre commando Hubert
- le 13ème régiment de dragons parachutistes
- le GIGN
- côté civil, le RAID ou le GIPN
Cependant attention, d'autres unités d'élite n'en sont pas, comme les Marines de l'US Navy ou la Légion Etrangère, même si occasionnellement une partie de leurs missions peuvent être qualifiées d'opérations spéciales.
Ce qu'il faut retenir de tout ça est que les Forces Spéciales agissent presque exclusivement en mode commando, mais qu'elles ne sont pas les seules.
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