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vendredi 20 juin 2008

Les entreprises du secteur défense parmi les préférées des ingénieurs jeunes diplômés

En cette période d'actualité chargée pour la défense (Livre Blanc, Dassault qui a presque exporté son Rafale, EADS et ses déboires avec la Cour des Comptes américaine...), changeons un peu de sujet.

Le Figaro a publié cette semaine son classement annuel des entreprises préférées des jeunes diplômés, séparant les "futurs managers" (issus des écoles de commerce) et les "futurs ingénieurs" (issus des écoles...d'ingénieurs).

Trois entreprises du secteur de la défense, mais également très présentes sur des activités connexes (aéronautique, spatial, sécurité...) figurent parmi les 10 premières du classement "ingénieurs". Il s'agit dans l'ordre d'EADS (1ère), Thales (2ème) et Dassault Aviation (5ème).

Bien sûr il y a un monde entre l'image que les jeunes diplômés ont des différentes entreprises et du monde du travail d'un côté, et la réalité (des métiers, des possibilités d'évolution, du nombre de postes disponibles...) de l'autre.

Cependant, le premier critère de choix cité est l'intérêt des missions, et force est de constater que le secteur Aerospace & Defense offre en France des perspectives intéressantes, de par sa relative vitalité en R&D, son rang au niveau mondial et bien sûr son aspect "high-tech" à la pointe de ce qui peut se faire (que ce soit sur le logiciel, l'électronique, les télécoms, le matériel, la cryptographie, la mécanique...).

Certes, les SSII risquent encore, en 2008, d'embaucher de nombreux jeunes talents (même si leur rang dans le classement du Figaro est beaucoup moins flatteur), pour des raisons de salaires (même s'il ne s'agit que du sixième critère cité par ordre d'importance) mais aussi et surtout de postes ouverts. Sachant que pour leurs développements, en régie ou au forfait, les industriels de la Défense ont de toute façon recours de façon intensive aux prestataires...plus ou moins spécialisés, standardisation et dualité des technologies aidant. Et de plus en plus, situés hors de France (Maghreb, Europe de l'Est, Inde...), notamment sur des tâches à peu de valeur ajoutée, mais cela pourrait changer.

Il serait également intéressant d'accéder au classement par école ou groupe d'écoles. Car on observe de plus en plus, pour les écoles du "Groupe A" (Polytechnique, Centrale Paris, Mines Paris, Télécoms, Ponts, Supélec, Supaéro...), un tropisme vers les métiers de la finance et du conseil, bien plus rémunérateurs que l'industrie en général, et la défense en particulier. N'est-il pas dommage (et dommageable) que les esprits scientifiques les plus prometteurs s'éloignent, souvent de façon définitive, des métiers de l'ingénierie ?

Disposer d'apport fréquent de "sang neuf" est un aspect vital, notamment dans un secteur très technologique, où malgré la longueur des cycles de vie des produits, surviennent des innovations et des ruptures assez fréquemment. L'attractivité vis-à-vis des jeunes ingénieurs est un levier majeur de compétitivité et de pérennité, qui doit contribuer au maintien et au développement de l'indépendance technologique de la France et de l'Europe grâce à un effort important en R&D. A condition que les budgets suivent, mais ceci est une autre histoire.

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