J'avoue ne jamais avoir entendu parler de Claude Alexandre de Bonneval avant la lecture du premier tome (L'insoumis) de sa biographie en bande-dessinée, Bonneval Pacha. Nous la devons à l'un de ses descendants, Gwen de Bonneval, pour le scénario, et Hugues Micol pour le dessin.
Le comte de Bonneval (1675 – 1747) est un personnage manifestement haut en couleur qui connut une certaine célébrité à son époque (comme en témoignent les citations de Saint-Simon, Sainte-Beuve ou Voltaire qui figurent sur le quatrième de couverture), de fausses Mémoires ayant même été publiées. Celles-ci constituent d'ailleurs le point de départ de l'histoire, qui se présente sous la forme d'une autobiographie racontée en 1741 par celui qui s'était alors converti à l'islam et mis au service du sultan ottoman.
Le premier tome revient sur ses premières années, de sa naissance par une nuit d' « orage épouvantable », jusqu'à sa fuite en 1705 pour l'Autriche suite à un conflit avec Michel Chamillart, alors secrétaire d'Etat de la guerre. Entre temps, on y découvre un jeune homme de bonne famille, passionné par la lecture (« j'ai trouvé le secret de lire, tous les jours de ma vie, quatre heures »), qui intégra dès 11 ans les gardes de la marine de Rochefort, où il eut l'occasion de servir sous les ordres du vice-amiral de Tourville.
Il se retrouva rapidement au coeur du conflit qui faisait alors rage entre la France de Louis XIV et une grande partie des puissances européennes, autour du trône d'Angleterre, que Jacques II, cousin du Roi Soleil, souhaitait prendre à Guillaume d'Orange (dans le cadre plus global de la guerre de la Ligue d'Augsbourg). Il fut ainsi présent lors de la bataille du cap de Béveziers et rencontra Colbert à 13 ans, qui dans la BD le nomme au grade d'enseigne de vaisseau.
Le récit des trente premières années du comte de Bonneval est rondement mené. Les scènes de bataille, sur terre ou sur mer, sont plutôt réussies, et l'esprit de l'époque est bien retranscrit, même s'il faut, pour pleinement l'apprécier, quelques connaissances historiques (ce qui est bien naturel pour une telle bande-dessinée). Bien entendu, même si le scénariste se base sur une bibliographie relativement fournie, rien de permet d'affirmer que les évènements sont décrits avec exactitude. On attend cependant la suite de cette série, recommandée par Historia, avec impatience !
2 commentaires:
Je ne connaissais pas, ça a l'air pas mal du tout. Merci pour la présentation !
Oui ça se lit plutôt bien
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