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vendredi 21 janvier 2011

Prévalence du diplôme : le mythe de la spécificité française

C'est quelque chose que l'on entend souvent : "il n'y a qu'en France que les employeurs donnent autant d'importance au diplôme, sans se soucier des compétences réelles" ; en louant en parallèle le pragmatisme et l'ouverture des anglo-saxons qui EUX savent voir au-delà d'un bout de papier, obtenu grâce à l'intégration d'une prestigieuse grande école à l'âge d'à peine 20 ans (et tout le monde sait bien qu'on n'y fait pas grand chose, dans ces grandes écoles).



Une étude montre qu'aux États-Unis, dans les domaines très sélectifs (conseil en stratégie, banque, cabinets d'avocats), la discrimination sur le diplôme est au moins aussi forte que chez nous. Et ce, pour la même raison : le recruteur croulant sous les candidatures prend comme un acquis le fait que la sélection optimale s'est déjà faite à l'entrée à la fac, plusieurs années auparavant. Comme le dit Tom Bartlett :
When you read the accounts of recruiters at these firms, you get a sense of why they might choose these metrics. They have multiple stacks of resumes. They meet hundreds of applicants at career fairs. Rather than scrutinizing anyone’s resume it’s easier just to limit the pool to the top three or four universities. Do you really want to pore over the transcript of that kid from the University of Michigan? Wouldn’t it be easier just to call the Harvard grad? In essence, what they’re assuming is that the admissions offices at the super-elite schools have already picked the best of the best.
On peut y ajouter l'importance des réseaux d'anciens. Toujours est-il que ce ne sont pas les performances aux examens qui font la différence :
Educational credentials were the most common criteria employers used to solicit and screen resumes. However, it was not the content of education that elite employers valued but rather its prestige. Contrary to common sociological measures of institutional prestige, employers privileged candidates who possessed a super-elite (e.g., top four) rather than selective university affiliation. They restricted competition to students with elite affiliations and attributed superior abilities to candidates who had been admitted to super-elite institutions, regardless of their actual performance once there.

Bref, notre système éducatif n'est peut-être pas si spécifique que cela, même s'il est vrai que nos "petites" grandes écoles ont la particularité de ne pas être rattachées à des universités.


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