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mercredi 26 janvier 2011

Galileo : test de volonté politique de l'UE face à la Chine

Alors que Wikileaks a révélé qu'un patron allemand avait qualifié le projet Galileo d' "idée stupide" et qu'il faut au futur (?) GPS européen près de 2 milliards d'euros de financement en plus, pour une mise en route encore retardée, les négociations en cours avec la Chine sur les fréquences ont valeur de test.


J'en parlais déjà il y a quelque temps, la bande de fréquence que comptait s'arroger l'UE (après négociation avec les USA) pour le Public Regulated Service, réservé aux usages militaires, intéresse aussi les Chinois. Le chevauchement entre les deux systèmes ne perturberait pas leur usage au quotidien, mais rendrait impossible un brouillage sélectif de l'un sans que l'autre ne soit affecté...

La Commission Européenne se montre très pessimiste sur l'issue des discussions en cours, qui pour le moment sont dans une impasse. Elle en appelle à une mobilisation dans le même sens des leaders politiques de l'UE, afin d'apporter plus de poids en faveur de Galileo dans la véritable course au système de navigation qui se joue ces années-ci. Une unité qui trancherait avec les petites phrases ou les guéguerres visant à favoriser tel ou tel champion national. En face, inutile d'insister là-dessus, la Chine n'a pas à composer avec un quelconque problème de volonté politique. Pas plus d'ailleurs que la Russie, dont le Glonass, priorité du gouvernement de Poutine, doit retrouver sa pleine mesure dès 2012 ; contre 2014-2015 pour le Beidou de l'Empire du Milieu, et... peut-être 2020 pour Galileo !

Alors que l'UE parle de lever l'embargo sur les armes qui frappe la Chine depuis Tiananmen, et que celle-ci se montre désireuse de financer les états européens croulants de dettes, ce dossier est un révélateur des nouvelles positions, de force et de faiblesse, sur l'échiquier mondial. Pour l'Europe, le risque est réel de devoir se contenter d'une quatrième place, voire plus car Japon et Inde prévoient de mettre en oeuvre des systèmes régionaux à moyen-terme.

Au-delà de l'inconvénient économique (chaque année de retard réduisant de 10 à 15% les bénéfices escomptés, selon la Commission), il s'agirait d'un déclassement technologique et d'une perte de leadership dans un domaine d'excellence traditionnel de l'Union Européenne, et de la France en particulier.

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