SD sur son blog Pour Convaincre s'érige contre ceux qui condamnent l'usage du terme "nouveau" dans l'analyse des situations militaires, géopolitiques, sécuritaires ou autres (A un moment il faut arrêter : du non-usage de "nouveau").
Il est vrai que si l'on considère que tout ce qui se passe est déjà arrivé, pourquoi n'en a-t-on pas dégagé de façon définitive les enseignements et continue-t-on d'en parler ? Et puis attention aux raccourcis, comparaisons, modèles et synthèses hâtifs. Pour parler concret sur un sujet d'actualité, il est surprenant qu'on voit souvent des sentences définitives sur la contre-insurrection d'aujourd'hui (dans un sens ou dans l'autre) sur la foi de rapprochements avec ce qui a pu se passer dans les guerres de (dé)colonisation. En englobant tout cela sous le terme de "conflit asymétrique", on fait fi du fait que les insurgés d'aujourd'hui opèrent à un niveau différent de la compagnie ou du bataillon, qu'ils sont soudés autour d'une idéologie singulière, qu'ils ont une structure extrêmement décentralisée, qu'ils bénéficient des TIC du XXIème siècle, que nous sommes dans un environnement post-fin de l'Histoire etc etc etc... Bref, on a beau dire traditionnellement que l'Histoire se répète, mais il y a de sacrées imperfection dans la boucle de feedback !
A l'inverse, certains théoriciens ou analystes ont tendance à qualifier de "révolution" toute "évolution" (même mineure) et à exagérer le caractère inédit d'une situation, souvent à des fins de marketing personnel de leurs "trouvailles" et ouvrages.
Il ne faut pas non plus négliger la faculté particulièrement développée que nous avons de faire à échéance régulière table rase du passé, de mettre au rebut la vérité du jour sous prétexte qu'un nouveau paradigme émerge (par exemple, remettre à plat toute la doctrine à chaque guerre), et de ne pas capitaliser sur les expériences passées. Une "expérience" qu'il ne faut pas non plus sacraliser. Robert Gates ne dit-il pas :
Experience is the ability to recognize a mistake when you make it again
1 commentaire:
Merci pour la suite du débat. Je suis d'accord avec toi. Dans ce domaine comme dans d'autres, comme écrivait Valéry, la menace, c'est le trop et le trop peu.
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