A la Une

Mon Blog Défense

mardi 15 juin 2010

Sun Zi et la logistique

Dans le cadre du thème du mois de l'Alliance Géostratégique, j'ai publié un tout petit article (Sun Zi et la logistique) reprenant quelques citations du stratège chinois relatives à l'approvisionnement des armées en campagne, signe que la la logistique est un problème apparu quasiment en même temps que la guerre elle-même.

J'en reproduis le texte ci-dessous.

*

S'il est possible que la logistique soit aujourd'hui, comme le dit Olivier Kempf, une « fonction opérationnelle oubliée », le premier théoricien militaire de l'histoire a placé la problématique de l'approvisionnement au coeur des préoccupations du chef de guerre.



Bien évidemment, le stratège chinois se place dans le cadre des opérations en territoire ennemi hors du contexte des guerres d'anéantissement ou même des conflits asymétriques que nous connaissons aujourd'hui.

Les quelques citations qui suivent sont issues de son Art de la guerre (traduction de Samuel B. Griffith).


Le fait de faire la guerre loin de ses bases est coûteux :


Lorsqu'un pays est appauvri par les opérations militaires, c'est à cause du prix de revient sur une longue distance ; l'acheminement lointain des approvisionnements laisse le peuple dans le dénuement.


L'entretien des matériels ainsi que les munitions représentent le principal poste de dépense de l'armée en campagne :


En ce qui concerne les dépenses du gouvernement, celles entraînées par la détérioration des chars, par l'épuisement des chevaux, par l'équipement en armures et en casques, en flèches et en arbalètes, en boucliers à main et en boucliers de corps, en bêtes de trait et en véhicules d'approvisionnement, s'élèveront à soixante pour cent du total.


Il convient donc de se ravitailler grâce aux ressources trouvées en territoire ennemi :


Ceux qui sont experts dans l'art de la guerre n'ont pas besoin d'une seconde levée de conscrits et un seul approvisionnement leur suffit.

Ils emportent leurs équipements en partant ; pour les vivres ils comptent sur l'ennemi. L'armée est ainsi abondamment ravitaillée.

[…] En conséquence, le général avisé veille à ce que ses troupes se nourrissent sur l'ennemi, car un boisseau de vivres pris à l'ennemi équivaut à une vingtaine des siens ; un demi-quintal du fourrage de l'ennemi à dix quintaux du sien.

Le matériel ennemi doit être récupéré et non détruit (il est vrai qu'à l'époque ne se posaient pas les problèmes de compétences technologiques ou d'interopérabilité) :


[...] lorsque dans un combat de chars, plus de dix chars sont capturés, récompensez ceux qui se sont emparés du premier. Remplacez les drapeaux et bannières de l'ennemi par les vôtres, mêlez aux vôtres les chars récupérés, et équipez-les en hommes.

Cependant, attention à l'effet sur la population locale :


Là où se trouve l'armée, les prix sont élevés ; lorsque les prix montent, les richesses du peuple s'épuisent. Lorsque les richesses du pays sont épuisées, les paysans sont pressurés.

Pour cette raison, la durée de la guerre doit être réduite :


Ce qui est essentiel dans la guerre c'est donc la victoire, et non les opérations prolongées.

Partager cet article :

Facebook Twitter Technorati digg Delicious Yahoo Reddit Newsvine

Aucun commentaire: