Je viens d'achever la lecture de 50 idées reçues sur l'état du monde de Pascal Boniface, et je dois avouer que je suis resté un peu sur ma faim. L'idée générale (passer au crible une sélection de ces idées communément répandues dans les esprits et les médias) est excellente, le choix des "idées reçues" plutôt judicieux, équilibré et large (par exemple : "La puissance militaire n'est plus utile", "La France ne compte plus à l'échelle internationale", "Nous subissons une prolifération nucléaire", "Le choc des civilisations est inévitable", "Les démocraties ne font pas la guerre", "Le terrorisme est d'essence religieuse", "La démocratie peut se construire de l'extérieur", "Il n'y a pas de valeurs universelles", "La realpolitik est amorale", "Les valeurs occidentales sont universelles", "Comprendre le terrorisme, c'est le légitimer", "Le terrorisme est la principales menace"...), la présentation astucieuse : pour chaque chapitre, énoncé de l'idée reçue, des raisons de celles-ci en quelques lignes puis développement de "l'autre face du décor". Cependant, c'est le niveau de détail qui fait que ce livre laissera un goût d'inachevé à ceux qui ont déjà quelques connaissances en relations internationales : chaque fiche fait 2 pages grand maximum.
En effet, et c'est sans doute la règle du jeu qu'il s'est fixée, Pascal Boniface ne pousse aucun raisonnement, ne prétend pas à l'exhaustivité (ainsi par exemple "Les Etats-Unis sont en déclin" est trop focalisé sur l'Irak à mon goût) et simplifie à l'extrême (comme quand il assimile terrorisme au sein des populations et tyrannicide). Il se contente donc, la plupart du temps, de donner des pistes de réflexion pour montrer que la réalité est souvent plus complexe qu'un aphorisme de quelques mots. Par contre, ce qu'il en ressort également, c'est qu'une idée reçue n'est pas nécessairement fausse, mais plutôt qu'il est néfaste d'adopter une vision du monde binaire ("tour noir ou tout blanc") voire manichéenne.
En conclusion, un petit livre en forme de catalogue pouvant se feuilleter dans n'importe quel ordre, au gré de l'humeur, qui peut servir de base à une réflexion, un débat...mais à réserver plutôt à ceux qui souhaitent s'initier aux RI, au-delà des messages que les mainstream media peuvent relayer.
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