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jeudi 26 novembre 2009

10-2 = 20 en Afghanistan

Pas grand-chose à se mettre sous la dent dans l'interview d'Hervé Morin au Figaro la semaine dernière (je sais, je fais pas dans la nouveauté), à propos de l'intervention française en Afghanistan... ça ressemble à un condensé de tartes à la crème, de généralités voire d'incantations. Peut-être que je suis un peu trop "dedans" ( sans être pour autant un expert du sujet !).

Quelques extraits en vrac, agrémentés d'une pointe de sarcasme :

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Nous ne sommes pas face à un enjeu militaire en Afghanistan, mais à un défi de sécurisation d'un pays.
Celle-là, elle doit faire plaisir aux auteurs de Tactique Générale : si effectivement la situation en Afghanistan dépasse largement le seul cadre militaire, la sécurisation en elle-même, au coeur de la stabilisation (dans la doctrine), a tout à voir avec celui-ci, qu'il s'agisse de la maîtrise de l'espace et du territoire, des combats contre les insurgés, ou même de la sécurité publique... combinés à des actions d'influence, au sein d'une stratégie (qui se doit d'être) multi-dimensionnelle. Voir à ce propos mon billet L'action militaire n'est pas l'alpha et l'omega de la guerre contre le terrorisme.

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Pensez-vous que la France ait suffisamment de résilience pour pouvoir soutenir à long terme l'effort de guerre en Afghanistan, alors même que les sociétés américaines et britanniques donnent elles-mêmes des signes d'essoufflement ?
Le terme de "résilience" est vraiment de plus en plus utilisé dans les médias français dans ce contexte. J'avais brièvement abordé la question après l'attaque d'Uzbin en août 2009, après laquelle 55% des Français étaient pour un retrait de nos troupes d'Afghanistan. D'ailleurs un signe qui ne trompe pas, foi de JGP : le nombre de requêtes du type "que fait la France en Afghanistan" qui atterrissent sur mon blog me semble un bon thermomètre de l'état de l'opinion (ben quoi, Google fait la même chose pour suivre l'épidémie de grippe).

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Les Français voient souvent l'Afghanistan comme un front armé classique, comme si on était dans les plaines de l'Europe centrale.
Des sources qui viennent abonder dans ce sens (jamais vu d'étude sur la vision stratégique que peuvent avoir les Français du théâtre afghan) ? Ne parle-t-il pas plutôt des stratèges en place pendant la Guerre Froide ? Ou peut-être veut-il caser les cours accélérés qu'il a reçus sur les conflits asymétriques quand il est entré en fonction / avant l'interview ?

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Il faut enfin dire [aux Français] que le risque de contagion au Pakistan, puissance nucléaire, est loin d'être négligeable si nous partons.
Cela signifie-t-il que le Pakistan passerait de la grippe saisonnière au H1N1 ? Car la contagion (sous une forme ou une autre), il me semble que les Pakistanais la vivent au jour le jour...

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La vraie question, c'est comment convaincre les Afghans que leur sécurité est garantie par l'alliance, qu'il leur faut coopérer pleinement avec nous
Mes idées, mais elles n'engagent que moi :
1- en faisant en sorte que l'alliance garantisse la sécurité des Afghans
2- en faisant en sorte que l'alliance soit convaincue du fait qu'elle peut garantir la sécurité des Afghans
3- en supprimant le passage du manuel de contre-insurrection où il est indiqué que traiter les émigrés de déserteurs est bon pour gagner le coeur de la population

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