L'Expansion du mois de juillet consacre un article intitulé "Le retour de la course aux étoiles" à la conquête spatiale et fait le point sur les projets des différents acteurs du secteur. Alors que depuis quelques décennies (et l'arrêt du programme Apollo en 1975) les vols spatiaux habités se sont cantonnés à la périphérie terrestre et à l'ISS, l'ambition semble bien être de retour :
- La Chine, depuis 2003 et son premier taïkonaute, ne cache plus ses ambitions et vise la construction d'une station orbitale basse dès 2010, l'envoi d'une sonde sur Mars pour 2015 et un vol habité sur la Lune pour 2025
- Les États-Unis ont relancé leurs projets d'exploration spatiale humaine en 2004 avec le projet Constellation, dont le financement n'a pas pour le moment été remis en cause. Un de ses objectifs est de construire une nouvelle génération de véhicules spatiaux (Orion, par Lockheed-Martin) après la mise à la retraite de l'actuelle dès 2010. Pour être capable de faire l'aller-retour Terre-ISS en 2015 et atteindre la Lune autour de 2020...Comme le souligne l'article, ce ne sera pas une mince affaire, car il s'agit de renouveler un savoir-faire peu utilisé depuis l'arrêt d'Apollo. D'autant que l'ambition américaine ne s'arrête pas au satellite terrestre : il s'agit de mettre en place une base lunaire, depuis laquelle, vers 2037, des expéditions martiennes pourraient être lancées
- La Russie, seule puissance à disposer d'une navette spatiale à partir de 2010 et donc à même de ravitailler la station internationale, semble vouloir se concentrer sur les orbites basses à moyen terme. Cependant, il faut souligner le projet Mars 500, expérience lancée fin 2009 qui verra des volontaires confinés pendant 500 jours dans un laboratoire à Moscou, et qui doit permettre de préparer les voyages vers la planète rouge
- L'Inde et le Japon ont eux aussi des projets lunaires à horizon 2020
- Quant à l'Union Européenne, bien qu'elle ait largement contribué à la conquête spatiale (Ariane, ISS...), elle n'est toujours pas autonome en ce qui concerne le lancement de vols habités. L'ESA, agence spatiale européenne, qui a recruté six spationautes au printemps dernier, est favorable, comme les industriels (Astrium, Thales Alenia Space...) à l'acquisition de telles capacités au niveau européen. Une décision doit être prise à ce sujet en septembre prochain, à l'occasion d'une rencontre entre représentants des différents pays membres. Rien n'est acquis, car comme on le voit au seul niveau de Galileo, il est très difficile d'obtenir un alignement des volontés politiques au sein de l'Union. D'autant que certains n'envisagent pas une conquête spatiale sans partenariat avec les Russes, les Américains ou les Chinois...
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