Le directeur de la CIA, Leon Panetta, a annoncé le 29 mai, dans une lettre ouverte à ses employés, un plan quinquennal visant à renforcer les compétences en langues étrangères de l'agence, et qu'il ira défendre devant le Congrès afin de le financer dans les semaines qui viennent.
Il affirme qu'il est impératif de doubler le nombre d'analystes maîtrisant une autre langue que l'anglais afin de s'adapter aux menaces émergentes ou avérées :
Language skills are the keys to accessing foreign societies, understanding their governments and decoding their secrets. [...] To gather intelligence and understand a complex world, the CIA must have more officers who read, speak, and understand foreign languagesAinsi, le volume d'enseignement spécifique va augmenter significativement, allant jusqu'au triplement du nombre d'employés du Directorate of Intelligence (responsable de l'exploitation et de la diffusion de l'information) en formation à plein temps. De même, mais à moindre échelle, pour les membres du National Clandestine Service, en charge de la collecte d'information et de la conduite d'opérations sur le terrain.
Sans grande surprise, les langues à privilégier sont l'arabe, le chinois, le persan, le russe, l'ourdou (parlé au Pakistan) et le pachto (langue des Pachtounes).
Au-delà des moyens, il s'agit également de revoir en profondeur les méthodes d'apprentissage utilisées, mais également les politiques de recrutement et de fidélisation des agents multilingues :
- Cours du soir, séjours prolongés à l'étranger, ressources en ligne, cours en amont de l'embauche pour les potentiels en attente de leur accréditation
- Refonte des enseignements spécialisés pour les niveaux les plus avancés
- Redéfinition et élargissement des cibles pour le recrutement
Cette prise de conscience d'une relative insuffisance et d'un manque d'adaptation (témoin en est la volonté d'augmenter de 50% le nombre d'agents ayant un niveau en adéquation avec leurs attributions directes) est certes tardive mais salutaire. L'émergence d'un monde multipolaire et marqué par de nombreux conflits (armés ou non, asymétriques ou non), majoritairement en Asie, rend nécessaire, même (ou plutôt d'autant plus) pour la première puissance mondiale, cet effort plutôt centré, une fois n'est pas coutume, sur la dimension humaine du renseignement.
1 commentaire:
Bonjour,
Dans la lignée de la Théorie girardienne, je vous propose une analyse remarquable de Lucien Scubla sur le retour des mécanismes du religieux archaïque dans les idéologies modernes depuis les Lumières (Révolution française, nazisme, communisme) et au cœur même des démocraties de manière dégradée. « Peut-on sortir du religieux ? ». Une lecture qui intéressera les spécialistes de Défense travaillant sur les sociétés où l’emprise religieuse est prééminente ; une réflexion qui devrait aussi permettre de mieux appréhender la soif de transcendance inavouée qui caractérise nos sociétés confrontées à une faillite dangereuse de toutes les valeurs permettant l’unité d’un peuple, d’une Nation ou d’une Civilisation. A lire absolument pour sortir de tous les poncifs et comprendre les forces ancestrales qui continuent de nous dominer au quotidien sans même qu’on s’en rende compte…
Une lecture bien entendue strictement anthropologique et non théologique.
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