Les Echos l'ont annoncé cette semaine : Louis Gallois, président exécutif d'EADS, aurait dans l'idée de réorganiser le groupe européen, principalement en réduisant le nombre de divisions de 5 à 3 :
- Airbus et Military Transport Aircraft fusionneraient, pour former une entité dédiée à l'aéronautique, civile et militaire
- Astrium (espace) et la Division Défense et Sécurité, principalement présente dans l'électronique de défense, deviendraient une seule division
- Eurocopter, déjà présent sur les marchés civil et de défense, ne serait pas impacté
Globalement cette réorganisation porte la recherche de synergies entre divisions proches et complémentaires, d'un point de vue technologique et marché. Les aspects duaux mais également purement industriels (notamment entre Airbus et MTA) doivent compter pour beaucoup dans le potentiel de rationnalisation de ce projet.
Ceci dit, si l'information est confirmée, cela ne sera pas sans heurt, notamment en raison de la structure capitalistique et managériale si particulière d'EADS, dans laquelle pas moins de cinq états européens sont impliqués :
- Au sud des Pyrénées, on peut légitimement s'inquiéter de voir MTA, fleuron de l'industrie nationale de défense, échapper à l'espagnol Carlos Suarez au profit des Français
- Les accords passés entre France et Allemagne prévoient qu'Astrium soit dirigée par un Français (notamment parce que la dissuasion nucléaire française est concernée), et la Division défense par un Allemand. Par ailleurs cette dernière intervient sur le programme Eurofighter, concurrent du Rafale de Dassault...Berlin est donc logiquement opposé à ce rapprochement, et l'Italie et le Royaume-Uni (également parties prenantes de l'Eurofighter) ont également des raisons d'y être hostiles
Et pendant ce temps, on apprend que l'A400M pourrait avoir 18 mois de retard...à voir si la réorganisation potentielle ne risque pas d'accentuer ce type de difficulté
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